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Nos larbins de médias nous surprendront toujours. Depuis hier se succèdent les articles dégoulinant d’empathie pour l’ex-PDG de Renault et Nissan. Rendez-vous compte, il a été cueilli par la police “dans son jet privé”, il est en garde à vue et ne dispose que de “trois bols de riz” par jour. C’est bien rare que nos élites s’intéressent aux conditions de vie des détenus, ni même que nos médias nous disent ce qu’il se passe derrière les murs des prisons.

C’est vraiment dans de ce genre de moment qu’on sent ce qu’est une caste au pouvoir. Une coterie d’intérêts liés, d’amis et de parents de longue d’attente, dont l’empathie n’est dirigée que les uns vers les autres. Le reste du monde ? Il peut crever. Jamais ces gens se se sont émus de la façon dont les citoyens lambda sont cueillis par la police (brutalement), des lieux où ils sont entassés, de l’humiliation et de la mort sociale et économique qu’ils subissent du fait de l’incarcération.

Mais eux, les DSK et les Carlos Ghosn, c’est différent. Ce sont des héros de leur monde, des “monstres sacrés” comme dit le Figaro, qui ont un bilan glorieux à leur actif. Avoir été l’artisan du virage à droite de la sociale-démocratie française pour l’un, et le “cost killer” de Renault-Nissan pour l’autre. 21 000 salariés sur le carreau pour Ghosn, ça vaut bien un peu de “gratitude” non ? C’est en tout cas ce que pense l’économiste libéral Elie Cohen.

C’est ça un puissant : quelqu’un pour qui les règles ordinaires ne s’appliquent pas. Quelqu’un qui, comme Nicolas Sarkozy, a le droit de revenir dormir chez lui quand il est en garde à vue. Quelqu’un qui a le droit de frauder, de mentir, de blesser sans en avoir à payer le prix.