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Déni des réalités, timides prises de conscience tardives, irresponsabilités …  Depuis le début du mois de mars, la situation sur la gestion de l’épidémie de COVID-19 dans les entreprises de l’industrie aéronautique à Toulouse alerte beaucoup l’auteure de ce texte. Elle raconte ce que vit son entourage depuis plusieurs semaines au travers une chronologie précise et s’inquiète d’ici lundi d’une possible réouverture des sites d’Airbus, et de tous ses fournisseurs qui ont interdiction de s’arrêter. Afin de protéger les travailleur.se.s de cette branche, elle souhaite nous partager son inquiétude.

C’est encore chaud, et en mouvement – malheureusement je parle de décisions de Directeurs d’une entreprise, et non d’un chaton, ou d’une pâte à pain qui lève dans un four – par conséquent cette frustration sort à l’état brut, pas esthétique. Pour poser le décor, je fais partie de la classe des privilégiés : diplômée du Supérieur et de “Grandes Ecoles” (bon, en Sciences Humaines et Sociales, donc ça peut mener dans des cabinets bruxellois ou new-yorkais, comme dans l’associatif, l’Education Nationale ; moi c’est l’associatif), et fait partie de la première génération de la famille à être allée jusqu’au bac. Je suis blanche, cis, hétéro, française, née de parents français (eux-mêmes de parents français, etc). Je ne fais donc pas partie des catégories de personnes qu’on emmerde dans la rue ou au volant de sa voiture (en plus je suis blonde avec des taches de rousseur — “j’irai revoir ma Normandie” et compagnie) ; du moins, avant que des mesures de restriction de mouvement soient prises lundi soir. Je vais éviter de vous faire un portrait sociologique complet, ce serait trop long. C’était pour exposer rapidement, que oui, aujourd’hui, ça va. En emploi précaire, ou sans emploi, mais pas isolée et sans rien. 

Je vous écris pour vous parler de ce que j’observe dans le milieu de l’aéronautique — Toulouse oblige — depuis la semaine dernière à l’approche des décisions gouvernementales concernant le Covid-19 et la gestion de la pandémie dans le pays. Je n’y travaille pas, mais mon partenaire, et mon entourage ici, oui. 

Il n’y a pas de communication claire sur l’hygiène au sein de l’entreprise (ateliers comme bureaux)… elle arrive par rumeur, par moqueries ou rappels sur un ton humoristique douteux

“Former au collectif”, et non, “un collectif”, car les écoles d’ingénieurs fondent bien dans un même moule les étudiants (et la petite proportion d’étudiantes) promo après promo. Hormis absorption, fusion, fermeture d’établissement ou de filière, l’esprit de corps, façonné de façon militaire — en particulier dans l’aéronautique et le naval, est bien présent. L’endogamie, l’offre d’emplois dans la métropole toulousaine, et sûrement juste l’habitude d’une région, font que le réseau est assez fort, et le collectif de tel ou tel diplôme reste présent année après année. Mais ça je ne vous l’apprends pas. Par contre, conscientiser, puis verbaliser, qu’au sein d’un même bureau ou d’une même “classe” d’ingénieurs, ils.elles sont bien tous.toutes dans le même bateau face aux stratégies patronales : zéro, ou presque. Pour éviter de généraliser alors que je n’ai pas eu le temps de faire état de toute la littérature sur le sujet, et encore moins de mener une enquête à proprement parler, et enfin pour éviter de faire réagir toutes les personnes de ce milieu qui se considèrent engagées, qui font bouger des lignes (car il y en a), je vais simplement parler de la situation actuelle dans l’entreprise de mon partenaire. 

Fin février 2020

Il n’y a pas de communication claire sur l’hygiène au sein de l’entreprise (ateliers comme bureaux)… elle arrive par rumeur, par moqueries ou rappels sur un ton humoristique douteux. Chacun.e est laissé.e à son interprétation individuelle, et sans information scientifique et argumentaire en accompagnement. Un peu comme dans le reste du pays finalement. 

Première semaine de mars

Une communication par email arrive enfin, transmise aux chefs de service ; pas affichée partout dans les locaux de l’établissement — donc potentiel de déformation assez grand et manque de rappels visuels quotidiens. Interdiction de se serrer la main ou de se faire la bise, on se lave les mains “plus souvent”, et c’est à peu près tout. Certains remplacent les poignées de mains par des checks. Oui, je sais, il y a toujours contact direct, je n’ai pas dit que ces personnes diplômées étaient forcément intelligentes. D’autres continuent de se saluer comme d’habitude, parce que de toute façon, on ne nettoie pas les poignées de porte, on ne change pas de procédures pour remettre des pièces passées de main en main, on utilise les mêmes cafetières.

Et puis, un “open space” à sept ou huit [ça sonne mieux que aquarium] prévu pour quatre, de facto au moins autant en surcapacité que les prisons françaises, les projections même involontaires sont inévitables. Je passerai sur l’absence de fenêtre et de lumière naturelle. C’est toujours flou, et laissé à l’appréciation/la peur de chacun.e — la plupart attend seulement les consignes de la hiérarchie, pas de prise de décision collective ou individuelle indépendante des chefs. Ça ne passe jamais pour le reste de l’organisation du travail, donc ça ne changera pas maintenant. Je passe donc sur les rapports de force, la communication claire et bienveillante, et la stratégie de développement durable et humain [attention je m’étouffe !] de l’entreprise ; ayant un retour chaque jour sur la gestion et les activités de cette usine, je peux vous assurer qu’il y a matière à écrire un roman. 

Lundi 9 mars

La Direction assure et rassure : “les poignées de portes seront nettoyées une fois par jour, tous les jours”. Youpi. Les distances, les postillons, les réunions à 20cm l’un de l’autre. Toujours pas de consigne. Toujours pas de changement des procédures, de réorganisation des espaces de travail ou de pause, et encore moins de discussion avec tous les collèges et services. 

Tout le monde regarde l’Italie tomber. Ou plutôt, tout le monde regarde les Italien.nne.s et leurs soignant.e.s tomber. Et c’est dingue, la pollution au-dessus de la Chine a drastiquement diminué ! C’est fou notre capacité à nous étonner, de façon généralisée, de faits et logiques expliqués depuis quarante ans. 

Vendredi 13 mars

Lendemain de la première allocution de Macron : Alors que plusieurs Etats européens ont déjà pris des mesures de confinement, ici c’est quasiment “business as usual”.

Les travailleuses mises en arrêt ou en télétravail pour garder leurs enfants, charge “naturelle” des femmes. Les autorités alertent sur la dangerosité du virus, en grandes pompes, mais toujours aucune indication claire sur l’activité des entreprises. Dans mon entreprise témoin, tout le monde débauche le vendredi après-midi avec des interrogations, mais surtout, du vide. On attend. Les chefs attendent. La Direction est peu présente. Les travailleur.euse.s ne savent pas quoi penser. 

Week-end du 14-15 mars

Le chef de mon partenaire, et les patrons, sont muets. On apprend par des amis travaillant à l’ONERA (établissement publique de recherche) que ceux-ci sont en télétravail depuis plusieurs jours. Chez Thalès Service, idem depuis une semaine. En parallèle, les premiers chiffres sur l’évolution de l’épidémie en Chine, et dans d’autres pays, arrivent. Les courbes entre cas officiels déclarés, estimation des cas probables, et décès, elles, sont claires. D’une part l’épidémie est bien présente en France métropolitaine, et le nombre de personnes atteintes du virus très sous-estimé. D’autre part, les effets du confinement total en Chine, et surtout à Singapour (un des territoires avec la densité de population la plus dense au monde), Taïwan, et en Corée du Sud, ne peuvent pas être plus parlant. Il n’y a pas besoin de comprendre les modèle mathématiques impliqués pour voir ce qu’il se passe. C’est illustré par des courbes. Exponentielles. La hiérarchie reste muette samedi. On [oui, je donne souvent mon impression sur cette boîte puisque ma moitié y passe 10h par jour, et qu’il en ressort usé moralement depuis deux ans — à à peine 30 ans c’est moche, et significatif], on est plusieurs à se poser des questions sur la “nécessité” de se rendre sur place lundi. Il est impossible de changer l’organisation des espaces de travail. Tant dans les bureaux, saturés, que sur la chaîne de prod. Et la distanciation sociale radicale, rester chez soi, semble la seule solution efficace pour ralentir l’épidémie — nous nous rendons compte que le stade de l’éviter est dépassé depuis longtemps.

J’informe mon partenaire que je préfèrerais, pour sa santé et la mienne, qu’il n’aille pas au boulot le lendemain

Le nouveau CSE est absent, pas formé de toute façon. Et les représentants syndicaux ne sont pas efficaces non plus (encore une fois, embauchés par les syndicats principaux qui sont venus les voir à l’automne, mais pas formés du tout sur l’organisation et la mobilisation de leurs collègues ; à croire que ces nouvelles présences syndicales soient là seulement pour faire jouer les chiffres à l’échelle régionale et nationale…). Je n’attends rien de leur part à ce moment-là. La nuit de dimanche a permis de défaire des nœuds dans nos esprits. Le stress, la peur, l’inconnu, l’absence d’action commune. Tout cela était monté en flèche samedi soir. J’informe mon partenaire que je préfèrerais, pour sa santé et la mienne, qu’il n’aille pas au boulot le lendemain. Avec potentiellement 250 personnes dans un espace clos où l’atmosphère est déjà polluée dans les ateliers par les différents produits chimiques, ce ne serait pas logique d’aller travailler alors que le gouvernement interdit les rassemblements de plus de 100 personnes, que les commerces “non essentiels” [RIP les librairies indépendantes] ferment à minuit. J’arrive à convaincre mon partenaire de demander des informations directement à son chef, et de ne pas les attendre le lendemain sur site.

Alors que tous étaient d’accord pour s’adresser à leur n+1 (leur premier supérieur hiérarchique), et demander de ne pas aller au travail (sauf pour aller chercher un outil de travail quand ce serait possible), là, le doute et l’absence de consigne venant du Tout Puissant Président, divisent le groupe.

Dans la journée, je prends mes habitudes de recherche universitaire pour compiler des arguments : des outils de Droit du Travail, Santé, etc, et les premiers résultats scientifiques sur l’évolution de la contagion et de la mortalité suivant les mesures de confinement, sur la demi-vie du virus sur différentes surfaces (et donc la nécessité de nettoyer, ou ne pas manipuler certains outils de production, de ne pas aller sur son lieu de travail…). Patrons et chefs toujours immobiles face aux tentatives de contact collectives. Mon partenaire est convaincu, et décide de mettre à l’écrit (pour lui, et à disposition de tous ces collègues s’ils veulent agir au nom de tous) ses raisons pour son absence lundi. Ayant le privilège de pouvoir faire une partie de son travail depuis l’appartement, il ne se déplacera que pour aller chercher un PC avec l’accès au serveur de la boîte. Bon, les PC (à la base pour les déplacements), il les réclame depuis quatre ans… Un de ses collègues le suit, et appuie sa décision. Le reste du bureau se tait soudainement pour plusieurs heures.

Alors que tous étaient d’accord pour s’adresser à leur n+1 (leur premier supérieur hiérarchique), et demander de ne pas aller au travail (sauf pour aller chercher un outil de travail quand ce serait possible), là, le doute et l’absence de consigne venant du Tout Puissant Président, divisent le groupe. Attentisme et respect de la parole des chefs contre défense d’intérêts collectifs vs. réflexion co-construite et indépendance prise du corps dirigeant. Même si le bureau n’est pas habitué à agir en collectif, ils partagent plutôt les mêmes critiques de leur direction, depuis des années. La division de dimanche soir est marquante. 

Lundi 16 mars

Equipe “on ferme l’usine à tous.toutes” vs. équipe “c’est pas interdit d’aller travailler”. La chaîne de production tourne. 

Mardi 18 mars

Les deux équipes sont mises d’accord car la hiérarchie leur fournit des PC portables pour mettre en place le télétravail ; pendant que les ateliers, la logistique, le contrôle, soit quasiment tout le monde maintient son activité jusqu’à midi. Certain.e.s par ignorance volontaire et totale des principes d’hygiène et, surtout, de la santé des autres. D’autres la boule au ventre car ils savent que leur machine, on ne la déplacera pas dans leur salon, et qu’ils ne peuvent se permettre de perdre une journée de salaire — les soutiens de l’Etat aux entreprises étant encore bien vagues. Par ailleurs, la Direction, est elle, toujours muette. Pas de communication directe avec ses employé.e.s, pas de directives aux chefs livrés à eux-mêmes. Le dialogue, entre services et entre strates, rompu depuis plusieurs années, n’a pas non plus été engagé par ce temps de crise sanitaire (économique, et sociale). 

Tout ce petite récit au jour le jour pour quoi ? Pour se rendre compte à quel point les formations (Supérieur ou non, initiales, en interne, etc) sont totalement dépourvues de contenu sur le Droit, les outils de négociation au sein d’une même équipe comme d’un service, la prise de conscience de l’humain et de l’environnement. Les ingés ont des cours de gestion et de finances ! Tellement utile au quotidien quand on fait de la technique ou des rapports. Connaître ses droits et donc ses recours, en tant que travailleur.se, nada. 

La bourse ou la vie ?! 

Le point précédent est assez édifiant lorsque l’on observe la saturation de la région toulousaine en personnes avec les mêmes niveaux d’études, et dans une même branche. Ainsi une manne d’ingés toulousains gagnent plus qu’un SMIC, mais pas beaucoup plus. Ils sont utilisés et jetés comme sur un marché de viande (demandez à des sous-traitants de rang 2, des sous-traitants de sous-traitants, comment ils finissent leur fin de mois : dans le rouge). Et ces sous-traitants seront les premiers à pâtir de cette période de coronavirus au sein des ingés, car leur période d’inter-contrat, d’essais, vont facilement être la soupape de leur patron pour réduire ses charges un temps. Or, d’une part, comme relevé plus tôt, tous ces individus n’ont pas conscience de leur situation, et du poids qu’ils représentent ensemble — ils se pensent de façon très individuelle voire individualiste — la représentation syndicale les intéresse peu [trop “radicale et déconnectée” à leurs yeux, colmatés]. D’autre part, puisque ce n’est pas dans leur formation, et encore moins dans la culture politique de leur métier, de gérer des situations de façon horizontale, avec une décision vraiment co-construite, et de se penser manipulés par un patronat, ils sont plutôt sans outils pour faire avancer leur condition. 

Par conséquent, lorsqu’il s’agit de se préoccuper des technicien.ne.s et ouvriers.ères, “en dessous” dans l’échelle inique de l’entreprise, c’est loin, là aussi, d’être inné. Les discussions pendant les mouvements Gilets Jaunes étaient musclées, au moins, animées.

Oui, je suis tout de même bien consciente, et leur rappelle à peu près tous les jours, qu’ils n’ont pas trop à craindre pour leur santé — puisque privilégiés à pouvoir faire du télétravail chez eux, ni pour leur emploi. Payés à taux plein, les factures seront alors réglées, les frigos remplis, les prochaines vacances planifiées. Je ne me fais pas trop de souci !

Par conséquent, lorsqu’il s’agit de se préoccuper des technicien.ne.s et ouvriers.ères, “en dessous” dans l’échelle inique de l’entreprise, c’est loin, là aussi, d’être inné. Les discussions pendant les mouvements Gilets Jaunes étaient musclées, au moins, animées. Dans le bureau de mon partenaire, l’idée d’être solidaire s’il y avait débrayage, négociations tendues [les patrons ont pour habitude de “ne pas marcher au chantage”], était tout de même passée. Mais en plus de cours sur le collectif, il en faudrait en Histoire des mouvements sociaux, et en Sociologie. Etc. 

Mercredi 18 mars

Qu’est-ce que ces rapports de classe impliquent ? Airbus a envoyé un mail à tous ses fournisseurs dans l’après-midi. Apparemment ils ont fermé quatre jours pour “désinfecter” et “réorganiser” les roulements en effectifs “allégés”, comme les futurs plans d’embauche. Objectif : réouverture le lundi 23 mars. Ils ont alors annoncé à leurs fournisseurs [dont ils sont clients, pas actionnaires…] l’interdiction de mettre à l’arrêt leur activité sans leur accord. Interdiction. Sans leur accord. Airbus au-dessus de l’Etat. Airbus au-dessus de dieu. Ça va la bourgeoisie ? Non justement, les actions de la sacro-sainte industrie française dévissent, les compagnies aériennes demandent des reports de paiement. Gouttelette de sueur sur le front du CA. Je rappelle la prime de départ de Tom Enders, PDG d’Airbus jusqu’en 2019, avec un bilan de plusieurs milliers de licenciements en Europe, ou c’est pas nécessaire ?

Alors qu’ils ont mis le gros de leur cols blancs en télétravail avant les annonces de confinement du gouvernement, ils veulent maintenir la chaîne de production en marche à tout prix ! Ce n’est pas pour garantir l’emploi ou des salaires. En prenant la part indécente des revenus des dirigeants d’Airbus et consors, et en la redistribuant, on devrait pouvoir couvrir les salaires des travailleur.euse.s un petit moment. C’est pas du ruissellement qu’il faut (théorie économique fallacieuse jamais vérifiée dans l’Histoire d’ailleurs), c’est un canal en direct vers les employés. Le syndicat principal sur les sites Airbus de la métropole appelle à la protection de tous les salariés, sous-traitants, intérimaires, et le respect strict du confinement . Mais dans l’entreprise fournisseur qui me concerne, les représentants ont peu de leviers. De manière générale, les directeurs ne “négocient jamais”, ne discutent pas. Par contre, des décisions, probablement prises sur un coin de table le samedi soir, tombent de leur chapeau — incohérentes, et bien souvent inefficaces. 

Jeudi 19 mars

La Direction n’a pas fait part de sa position officielle sur le maintien de l’arrêt de la production en région toulousaine en réponse au message d’Airbus. Si vous vous le demandez, on n’a pas de position off non plus. Dans la mesure où Airbus représente un client majoritaire pour cette entreprise, comme pour celles tout autour de Toulouse, je n’ose penser ce que sera la réalité dans l’atelier lundi matin. D’autant plus quand le Gouvernement harangue franchement le privé depuis ce matin pour que l’activité économique continue. A croire qu’en France on serait meilleur que le reste des pays touchés : on va pouvoir arrêter l’épidémie, tout en allant tous travailler. Qui pensent-ils berner ? 

vendredi 20 mars

Airbus Group augmente la pression. Les employés du groupe et les fournisseurs ont tous.toutes reçu un email aujourd’hui annonçant la reprise du travail lundi. Le télétravail reste en place pour les postes qui le permettent, et pour un temps inconnu. Pour les autres, c’est retour sur le site.

Dans mon entreprise témoin, fournisseur d’Airbus, la hiérarchie est en train de réorganiser les ateliers. Personne ne sait ce que cela veut dire. Si ces nouvelles conditions de travail seront suffisantes pour protéger les travailleur.se.s, leurs proches. Si ils.elles pourront manifester leur opinion et leur peur.

Une Frustration signée “M.