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Octobre 2017, douze Rafale français de Dassault seraient en piste pour un décollage imminent vers la dictature égyptienne du militaire Abdel Fattah al-Sissi, accusé de bafouer les droits de l’homme impunément, et ce malgré l’embargo mis en place en 2008 par les États membres de l’Union européenne sur les équipements pouvant servir à la répression interne. La France justifie cette vente au nom de la lutte contre le terrorisme, notamment dans le Sinaï. Au bord de la piste, Macron, le jeune apprenti, Hollande et Le Drian, les maîtres qui avaient fourni à l’Égypte en 2015 vingt-quatre avions de combat Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles[1], se frottent les mains avidement. N’oublions pas Serge Dassault et sa famille (cinquième fortune de France avec un patrimoine estimé à 20 milliards d’euros), bien contents de pouvoir vendre enfin leurs Rafale à l’étranger. Quelle est la véritable motivation de cette prise de liberté vis-à-vis de l’embargo européen ? Elle est purement comptable : combler le déficit commercial français en soutenant « nos » exportations d’armement à tout prix. C’est pourquoi l’État et l’armée de diplomates français jouent ce rôle d’entremetteur au profit de l’entreprise privée dont il est actionnaire symbolique.

Septembre 2017, signature des ordonnances réformant le Code du travail. Elles succèdent à loi El Khomri et démontrent l’acharnement des récents gouvernements à flexibiliser davantage le droit du travail français et à diminuer le « coût du travail », au nom de la sacro-sainte compétitivité. Les lois Hartz du gouvernement allemand de Gerhard Schröder (des « sociaux-démocrates ») des années 2000 sont brandies comme le remède miracle qui permettrait à la France de regagner en compétitivité et de résorber le chômage qui la gangrène. En somme, nous pourrions vivre le « miracle allemand » de la dernière décennie et connaître une situation proche du plein emploi. Évidemment, ce ne sont que des foutaises. Les lois Hartz ont surtout contribué à un appauvrissement dramatique de beaucoup d’Allemands non-qualifiés, contraints de cumuler plusieurs mini-jobs. La croissance allemande de la dernière décennie, elle, est surtout liée à la force exportatrice de produits à haute valeur ajoutée et de qualité prétendument supérieure dont les Chinois sont si adeptes. Comble de l’histoire, le scandale du diesel chez Volkswagen a mis en lumière les limites d’un système tiraillé par le besoin d’exporter toujours plus.

Quel est le point commun entre ces deux types de politiques immorales et destructrices, la vente de matériel de guerre à des dictatures et le saccage du droit du travail ? Le déficit de la balance commerciale obsessionnellement ressassé comme le combat à mener : « Il faut un choc de compétitivité ! », « Nous devons baisser les charges qui grèvent les marges et les exportations de nos PME ! », « Il nous faut davantage de flexibilisation pour attirer les investisseurs étrangers ! », « Il faut regarder vers l’Allemagne, championne des exportations ! », voilà ce que l’on entend et lit quotidiennement comme analyse pour régler tous les maux de la France. Les deux exemples ci-dessus illustrent l’engouement funeste de nos politiciens et grands patrons.

Fin août 2017, le déficit commercial cumulé sur les douze derniers mois atteignait 62 milliards d’euros contre 48 milliards pour l’année 2016 d’après les données de la direction générale des douanes. Est-ce mauvais pour l’économie française ? Oui, car ce déficit a certainement contribué à l’appauvrissement des Français. Mais il était largement prévisible que le déficit se creuserait, et ça, nos dirigeants le savaient parfaitement. L’ouverture mondiale sur les produits bas et moyen de gamme, l’euro fort qu’il fallait adopter coûte que coûte, expliquent parfaitement ce déficit. Et au vu des politiques néolibérales actuelles, il continuera à se creuser, à moins d’un miracle extérieur.

Le constat : un déficit commercial accablant qui contribue à nous endetter

La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés. On calcule le solde en retranchant les importations du montant des exportations. La balance commerciale fait partie de la balance courante (= balance commerciale pour les biens + la balance pour les services + la balance des revenus c’est-à-dire les dividendes et les intérêts perçus). Le déficit commercial de la France entraîne un déficit de sa balance courante que nous traînons comme un boulet depuis plus de dix ans. Nos chers responsables aiment à nous rappeler que le bon élève de la classe, l’Allemagne, a vu son excédent s’envoler depuis les années 2000. L’Europe des 28 est excédentaire depuis 2013. Comme l’indique le tableau ci-dessous, la position de la France paraît assez critique vis-à-vis de ses partenaires européens. D’où viennent ces excédents et ces déficits pour la France ?

Le déficit commercial français provient d’une combinaison de postes déficitaires et de postes excédentaires. La balance commerciale française est déficitaire sur l’énergie, les biens d’équipement et les produits industriels. Elle est excédentaire sur l’armement, les matériels de transport et l’agroalimentaire. D’après les données des douanes et du Trésor, la France est structurellement importatrice d’énergie, essentiellement de pétrole, avec un déficit qui atteignait 32 milliards d’euros en 2016. C’est la principale source du déficit commercial français, comme nous l’illustrons dans le diagramme ci-dessous. Il faudrait une révolution écologique et industrielle pour changer cela. Le déficit commercial varie donc au gré des fluctuations du prix du pétrole. Schématiquement, une baisse du cours du pétrole favorise la réduction du déficit commercial français tandis qu’une hausse du cours produit des effets contraires. En 2015 le cours de l’or noir s’est effondré[2], ce qui a soutenu la réduction du déficit commercial. Les biens d’équipement et les autres produits industriels sont les autres principaux postes présentant un déficit, accumulant à eux deux plus de 50 milliards d’euros de solde négatif. Ces postes comprennent les produits industriels ou biens de consommation allant des barres de fer utilisées dans la construction d’un immeuble aux téléphones portables. La France est excédentaire sur seulement deux principaux postes. D’une part, l’agroalimentaire génère un excédent de 6 milliards d’euros. Cela comprend l’agriculture et le vin. D’autre part, les matériels de transport, génèrent un excédent de 9 milliards d’euros, tirés par un solde positif de 19 milliards d’euros pour l’aéronautique qui masque un solde négatif de 10 milliards d’euros pour l’automobile. L’armement est très peu mentionné dans tout cela, alors que la France figurait encore en 2016 parmi les cinq plus gros exportateurs d’armes dans le monde d’après Amnesty International. Il n’est pas détaillé spécifiquement dans les chiffres officiels mais contribue à réduire le déficit pour presque 5 milliards d’euros. Le Trésor français mentionne d’ailleurs dans son rapport sur le commerce extérieur la bonne performance de l’armement en gras et rouge: « Niveau record des ventes de matériel militaire, portées par deux navires Mistral et de nouvelles livraisons de Rafale à l’Égypte ».

Savoir avec quels pays la France échange permet de mieux saisir les enjeux, qui se situent surtout en Europe, et, dans une moindre mesure, en Chine et aux États-Unis. Les principaux partenaires commerciaux de la France en 2016 étaient l’Union européenne (56 % des exportations, 58 % des importations) dont l’Allemagne (13 % des exportations, 15 % des importations), le Royaume-Uni (8 % des exportations, 6 % des importations), la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne, chacun représentant entre 4 et 7% des exportations et importations. En dehors de l’Europe, les États-Unis arrivent en tête (8 % des exportations et importations) suivi de près par la Chine envers laquelle la France est déficitaire à hauteur de 25 milliards d’euros (4 % des exportations mais 7 % des importations).

Comment la balance commerciale affecte-t-elle l’économie d’un État ? De manière simple, une balance commerciale excédentaire se traduit par un État créancier plutôt que débiteur, ce qui mène donc à un excédent d’épargne. Cela permet in fine à un pays de rembourser sa dette et de prêter à d’autres pays. C’est le cas de l’Allemagne, grand argentier par sa force d’exportation. Cela place ce pays en position de donneur de leçons à certains de ses partenaires. Ces pays, dont la France fait partie, doivent emprunter pour financer leurs importations. De plus, un déficit commercial qui se creuse affecte mécaniquement la croissance économique du pays en question. En effet, le solde des exportations moins les importations entre, parmi d’autres éléments, dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). La variation du PIB sur une période donnée mesure la croissance économique (ou la récession le cas échéant). Mais ce n’est certainement pas tout. La croissance de la France est surtout tirée par la demande intérieure quand l’Allemagne est largement dépendante de la performance de ses exportations, et donc de son colossal excédent commercial. Mais est-ce réellement un problème et quelles sont les mesures préconisées afin de contrebalancer les effets néfastes du déficit commercial ?

L’analyse : un déficit orchestré de longue date pour mieux justifier des politiques injustes

Les dés sont pipés depuis l’ouverture des marchés dans les années 1980. Le déficit de la balance commerciale de la France était programmé, orchestré et largement prévu. Oui, la compétitivité de la France s’est détériorée. Mais de quelle compétitivité parle-t-on ? La France a perdu des parts de marché essentiellement à cause d’une baisse de sa « compétitivité prix », c’est-à-dire sur les produits à faible et moyenne valeur ajoutée où une augmentation du prix entraîne une baisse des commandes (on parle alors d’une forte élasticité des prix). Cela apparaît assez clairement dans la balance commerciale avec le déficit vertigineux des produits industriels et les biens d’équipement. Quel drame fut l’ouverture des marchés pour la France !

L’explication économique de ce drame est simple : le secteur industriel est le secteur qui est le plus à même de réaliser des gains de productivité et donc de distribuer des augmentations de salaire. En effet, les gains de productivité sont, en théorie, partagés entre l’entreprise et les salariés. Par ailleurs, les salaires y sont plus élevés en moyenne que dans le secteur des services. Par opposition, le secteur des services réalise moins de gains de productivité par essence. Il est difficile d’imaginer d’importants gains de productivité dans le domaine des services à la personne par exemple, là où sur une chaîne de montage de voitures, des ingénieurs peuvent mettre au point de nouveaux outils permettant d’assembler plus rapidement les pièces détachées et donc d’accroître la productivité du travail. Il en découle une possibilité plus faible de voir les salaires augmenter dans le secteur des services. Si le secteur industriel détruit beaucoup d’emplois, on a non seulement un problème de chômage à court terme mais on a en plus un problème de baisse de la demande à moyen terme, et donc de croissance économique future, car on détruit des emplois mieux payés et qui bénéficient de hausses de salaire souvent plus importantes.

Le pari néolibéral était d’importer en provenance de là où la production coûte moins cher et de compenser cela par une économie centrée sur les services et les produits haut de gamme offrant un avantage compétitif « hors prix ». Un avantage compétitif hors prix renvoie à une faible élasticité prix (donc une demande peu sensible à la variation du prix du bien en question), une haute valeur ajoutée perçue, une grande qualité du service après-vente et une organisation pertinente de la filière d’exportation. Cependant, la position de la France s’est dégradée peu à peu dans ces filières, contrairement à l’Allemagne. La France n’avait pas assez de production haut de gamme (Mercedes vs. Peugeot ; engins et machines pour les usines et la construction…) et était certainement mal dirigée et mal organisée pour compenser la perte des exportations de basse et moyenne gammes. C’est pour cela que l’on s’accroche aux meubles et que l’on soutient coûte que coûte les secteurs de l’armement, l’aéronautique et l’agriculture industrielle, au détriment d’autres secteurs et moyens de production qui seraient bénéfiques à la France.

Dans ce contexte, les mesures préconisées par le professeur Macron et ses ordonnances passées en force à la fin de l’été 2017 paupérisent et fracturent encore plus la France. Cela ne changera rien à la balance commerciale, ni au taux de pauvreté ou aux inégalités. Ce ne sont que des prétextes pour accroître les rendements des actionnaires. Les ordonnances sur la flexibilité du travail ne feront que pérenniser ce qui existe déjà, une polarisation du marché du travail avec d’un côté des cadres très qualifiés et bien payés et de l’autre des employés et ouvriers peu qualifiés et mal payés, avec peu de perspectives de hausses de salaire, les emplois intermédiaires disparaissant peu à peu.

Les cadeaux aux patrons ne changeront rien au déficit commercial. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) du gouvernement Hollande, pérennisé par le gouvernement Macron, n’a eu aucun effet sur les exportations. Cela a en revanche bien creusé un trou d’obus de plus dans les comptes de l’État, pour 20 milliards d’euros. Pire, Les Échos indiquait en octobre dernier que le CICE aurait somme toute eu un impact négligeable sur l’emploi avec 100 000 emplois « sauvegardés ou créés ». Non, vous ne rêvez pas, le « E » de CICE désigne bien le mot emploi. Le journaliste qui cite le comité de suivi du CICE mentionne même qu’il n’y aurait pas « d’impact sur l’investissement, la recherche… et les exportations ». Mieux encore, « le CICE aurait plutôt joué positivement sur les salaires des cadres et professions intellectuelles supérieures » ! On comprend pourquoi Macron veut pérenniser ce dispositif.

L’euro n’a pu également que contribuer à la paupérisation de certaines strates sociales, souvent moins qualifiées et donc plus vulnérables. La monnaie unique est même une des raisons sous-jacentes de ce déficit, détruisant le positionnement moyenne gamme et la compétitivité prix de la France. L’euro fort qui résulte essentiellement des excédents allemands, est un frein pour la France depuis les années 1990. Dès ces années, la politique monétaire française était pilotée en fonction du deutschemark pour se préparer avant l’arrivée officielle de l’euro en 2002, perçu comme sauveur chez les néolibéraux. Résultat des courses, la France n’a plus la possibilité de dévaluer sa monnaie. Elle ne peut donc plus que dévaluer nos salaires, comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal, ou créer des niches fiscales, comme l’ont fait l’Irlande ou les Pays-bas. Le tout entraîne la plupart des salaires vers le bas et tire les autres vers les sommets. Les recettes fiscales s’amoindrissent et combler l’écart entre les riches et les pauvres est à présent mission impossible.

Réinvestir certains secteurs délaissés pour se donner les moyens d’un futur vivable

Doit-on résorber le déficit de la balance commerciale française et est-ce la solution à tous nos maux ? Oui ce déficit est un mal pour l’économie car il cache une politique désastreuse d’une ouverture néolibérale programmée qui a creusé un abîme entre les actionnaires, les cadres supérieurs et le reste de la population. Oui ce déficit est un mal car la France importe des biens et services produits dans des conditions sociales et écologiques déplorables, tout en créant une consommation financée par le crédit qui accule les pauvres contre le mur. Oui ce déficit est un mal car il nous met en demeure de payer la facture d’une dette accumulée au profit d’un système de rentiers. Mais penser qu’une amélioration de la compétitivité de la France nous amènera au plein emploi est un leurre que tant de gourous nous rabâchent à longueur de journée, suivis des hordes de « professeurs », politiques et journalistes qui relaient le message comme des perroquets. Premièrement il est trop tard pour se positionner sur l’aspect prix, la place est déjà prise par trop de pays. Nous ne pourrons vendre moins cher que par une main-d’œuvre moins chère… et il y aura toujours moins cher ailleurs. Deuxièmement, la France ne pourra pas remplacer l’Allemagne (ou le Japon) sur les exportations « hors prix », donc à forte valeur ajoutée comme la robotique. Ce ne sont d’ailleurs pas des modèles à envier car ils sont trop dépendants de leurs exportations et finiront par connaître de graves problèmes lors de la prochaine crise ou si leur crédibilité est mise à mal. Leur crédibilité a déjà été ébranlée assez récemment en Allemagne avec Volkswagen et au Japon avec l’aluminium de Kobe Steel[3] et les airbags de Takata[4]. N’oublions pas qu’à court terme, il est également nécessaire de faire cesser le dumping fiscal, ne serait-ce qu’en Europe, avant que toute compétitivité de la France soit restaurée, chose qui paraît aujourd’hui utopique.

Seule une révolution progressive de la production (et de nos modes de consommation), centrée sur le social, la technologie et l’écologie, pourra retourner la situation en notre faveur. L’analyse de la balance commerciale et les théories de spécialisation des pays dans les échanges internationaux, principalement issues de courants de pensée économique datant d’un autre âge, ne prennent en aucun cas ces impacts en compte. Pas besoin d’être économiste et de déployer des formules mathématiques compliquées pour comprendre cela. Or, c’est bien là le principal enjeu aujourd’hui. Nous devons recréer un écosystème industriel circulaire, responsable et propre, qui miserait sur la récupération et la transformation. Ce tissu serait soutenu par des travailleurs qualifiés, protégés socialement et accompagnés par une technologie adéquate et respectueuse de l’environnement. Cela réduirait nos importations néfastes de produits et biens industriels, et, sur le long terme, nos besoins en énergies fossiles ou dangereuses pour l’humanité. Nous devons investir dans la recherche agricole et climatique afin de recréer un tissu agro-alimentaire propre et durable à l’opposé de la logique productiviste et intensive. Cela créerait des emplois dans ce secteur trop souvent laissé à l’abandon du fait de l’exode rural et renforcerait un savoir-faire et une technologie précieuse pour affronter le changement climatique et les défis démographiques de demain.


[1] La France a réussi ce petit exploit depuis 2015 de revendre pour 6 milliards d’euros d’armement à l’Égypte et voudrait continuer sur sa lancée avec cette nouvelle vente qui rapporterait plusieurs milliards supplémentaires. Exploit d’autant plus extraordinaire que l’Égypte est à sec, l’argent est en grande partie procuré par l’Arabie Saoudite et les banquiers Français soutenus par le gouvernement français. Résultat des courses, l’Égypte, un jour, pourrait manquer de trésorerie pour honorer ces contrats d’armement et les Français finiront par régler la facture.

[2] Ainsi, le déficit lié à l’énergie atteignait 40 milliards d’euros en 2015. En comparaison, en 2012, lorsque le baril de brent s’échangeait bien au-delà des 100$, la facture énergétique de la France atteignait environ 70 milliards d’euros.

[3] Kobe Steel, le troisième plus important sidérurgiste japonais, a récemment admis avoir livré régulièrement depuis plusieurs années des milliers de tonnes de composants en cuivre et aluminium ne respectant pas les spécifications demandées par leurs clients et les normes de l’industrie. Des clients comme Toyota, Nissan, General Motors ou encore Areva ont annoncé avoir diligenté des enquêtes afin de déterminer le préjudice subi.

[4] En 2011-2012, il s’est avéré que Takata, ancien numéro deux mondial des airbags, avait sciemment trafiqué ses airbags pendant près d’une décennie. L’entreprise nippone a altéré la composition chimique de ses airbags de manière à réduire leur coût de production. Résultat, ces airbags qu’ils vendaient à de nombreux constructeurs d’automobiles japonais et étrangers étaient défectueux. 16 décès sont à déplorer à cause de cette cupidité et course infernale aux exportations. Takata a déposé le bilan en juin 2017 après avoir dû rappeler la grande majorité de ses airbags et assumer une dette colossale que l’entreprise était incapable de rembourser faute de clients leur renouvelant leur confiance.