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  • Rémunération annuelle du PDG de Valéo, Jacques Aschenbroich, dont l’entreprise vient de proposer à ses syndicats un gel des salaires et de l’intéressement pendant deux ans en échange d’une absence de licenciement pendant deux ans. Ce type de chantage lui rapporte 2,6 millions d’euros par an.

Hormis Alinéa, aucune de ces entreprises ne traverse de difficultés au niveau mondial. Leur dirigeants ont simplement décidé que le salarié français était toujours trop cher, malgré tout ce que nos dirigeants corrompus ont voté pour laminer nos droits sociaux, malgré tout ce qu’ils ont versé en aides publiques, crédits d’impôts et exonérations sociales. 1,8 millions d’euros de CICE versé à Bridgestone en 2018. 1,8 millions d’euros de notre poche.

Ces salauds de patrons et leurs actionnaires profitent du coronavirus pour procéder à une nouvelle vague de désindustrialisation de notre pays, punition pour notre quête collective d’une vie digne. Il faut croire que nous n’avons pas assez courbé l’échine pour eux, malgré les balayettes que nos gouvernements successifs nous ont mis pour que nous tombions à genou.

Des familles vont être ruinées. Des villes vont achever leurs ruines. Des commerçants mettront la clef sous la porte. Des sous-traitants seront étranglés. Des mères et des pères se donneront la mort. Des adolescents se noieront dans la drogue. C’est ça, la réalité des « choix stratégiques » de ces grands patrons qui ne vivent jamais le moindre effet négatif des épouvantables malheurs qu’ils déclenchent sur la vie des autres. Au contraire : les équipes dirigeantes des grandes entreprises reçoivent des primes pour les plans sociaux qu’elles réussissent.

Nos politiques remportent quant à eux le grand prix des larmes de crocodiles, à commencer par le président de la région Hauts-de-France, le fieffé menteur Xavier Bertrand, qui surjoue un air scandalisé à la moindre fermeture d’usine. Ministre du travail de Sarkozy, il a comme ses successeurs et ses prédécesseurs consacré toute son énergie à détruire le syndicalisme français et à lâcher la bride des entreprises pour leur permettre de faire ce qu’elles veulent des gens. Il n’est pas le seul à jouer l’hypocrite, la palme revenant aux ministres de l’actuel gouvernement qui pleurent pour les salariés de Bridgestone, alors qu’ils ont rendu les plans sociaux pour faciles en 2017 (ordonnance travail) et qu’ils ont prolongé le CICE, sans condition aucune, en 2018 (loi de financement de la sécurité sociale pour 2019).

Cette nouvelle catastrophe sociale qui s’abat sur notre pays n’est pas le résultat d’une « crise », elle est le résultat de choix, de volonté, de décisions, qui sont le fait d’hommes et de femmes puissant(e)s à qui notre société a donné bien trop d’argent et bien trop de pouvoir.

L’heure de notre vengeance n’a-t-elle pas sonné ?