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L’Obs, bulletin officiel de la macronie, à l’époque où pour faire monter son candidat préféré il fallait lui faire des yeux plus bleus que bleu.

Pour certaines et certains c’était un fait acquis depuis longtemps, pour d’autres c’est un rêve qui se brise : le “beau”, le “jeune”, “l’audacieux” Macron n’est qu’un petit intriguant ravagé d’ambition de plus. Un de plus à la tête de notre pays. Un de plus à nous faire honte. Parce que notre Constitution permet à des gens élus à l’arrachée de se croire les rois du monde pendant 5 ans, nous faisons face à un scandale d’une ampleur méconnue.

D’heures en heures, ces vérités incroyables s’étayent : le président de la République entretenait une milice privée, au mépris de toutes les règles de droit. Le président de la République, mis devant des faits d’une violence et d’une folie claire et d’une illégalité certaine, a choisi de simplement mettre à pied quinze jours le coupable parce qu’il était un proche. Le président de la République, une fois l’affaire éventée, a menti à tout le pays en indiquant qu’Alexandre Benalla avait été mis au placard : soit disant relégué à des tâches administratives, l’homme gérait la sécurité – et la vitesse – du bus de l’équipe de France il n’y a pas plus tard que 6 jours.

Ironie du sort, l’affaire a éclaté alors que l’Assemblée Nationale débattait en urgence d’un projet de loi réduisant ses propres pouvoirs et augmentant ceux du président. Ce texte n’est que l’énième méfait commis par le président et son gouvernement depuis plus d’un an : Clair représentant de sa classe sociale avant d’être celui du peuple, Macron a multiplié les lois liberticides, antisociales et favorables aux puissants. D’ors et déjà, tous ses riches soutiens ont gagné une législation favorable et des réductions d’impôts d’une ampleur inégalé.

Pendant ce temps, notre modèle social est blessé. Nos droits ne sont plus que formels. Qui est allé faire un tour aux urgences au cours de la dernière année peut constater que son droit à la protection de la santé (constitutionnalisé en 1946) est conditionné à des heures d’attentes et parfois plus assuré du tout. Et ce que Macron et ses députés prévoyaient pour la sécurité sociale avant ce scandale laissait présager le pire. Quant à notre droit du travail, il boîte littéralement. Le pays lui-même est à vendre sous Emmanuel Macron. Nos aéroports, nos entreprises publiques, tout doit disparaître.

Le grand récit macroniste c’était “il faut souffrir pour être beaux”: Oui ça ne fait pas plaisir de réduire le droit du travail, mais ça facilitera les embauches. Oui c’est un peu dur de voir sa CSG augmenter quand l’ISF des riches a été supprimé, mais ça les fera revenir et ils investiront. Oui les pouvoirs du Parlement vont être réduits, mais c’est pour gouverner plus rapidement et efficacement.

Mais une narration sacrificielle ne fonctionne que si celui qui la promeut est un minimum désintéressé. Sauf que “visionnaire”, “passionné par la France”, “très travailleur”, tout ce que ses alliés racontait de Macron et de ce que les citoyens les moins critiques essayaient – de plus en plus difficilement – de croire, est faux. Il n’est qu’un homme, et un grand bourgeois a fortiori. Quelqu’un qui pense d’abord à lui, ensuite à son clan, ensuite à sa classe, puis éventuellement à une idée abstraite de son pays (la “grandeur de la France”). Le peuple, les travailleuses et travailleurs, les retraités, les étudiants, les apprentis : Macron n’a que mépris pour nous. Comme une bonne partie de nos élites, il nous trouve lents, bornés, stupides et indécrottablement antilibéraux.

Retournons contre lui la haine qu’il éprouve depuis toujours à notre égard. Faisons-le souffrir comme il a fait souffrir “ceux qui ne sont rien”. Méprisons-le comme il méprise tous les “fainéants”.

Mettons-le au chômage. 

 

Article 68 de la Constitution
Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.
La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l’autre qui se prononce dans les quinze jours.
La Haute Cour est présidée par le président de l’Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d’un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d’effet immédiat.
Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l’assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d’application du présent article.