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C’était le 18 juin dernier, Christophe Barbier lançait son appel sur BFM TV à être plus violent envers les chômeurs. A propos de la réforme annoncée par le gouvernement, qui durcit les conditions d’indemnisation du chômage, il a ditSur le fond, peut-on être sûrs que les chômeurs seront incités à prendre les postes qui leurs sont proposés ? (…) Non, je crains que ça ne soit pas assez efficace, car ce n’est pas assez violent, tout simplement.”

Ce passage télévisé est extrêmement violent, et il nie la situation réelle des chômeurs. Celles et ceux qui le vivent le savent, connaissent l’incurie de Pôle Emploi, les emmerdements perpétuels pour se faire indemniser, les petites phrases, les formations bidons, l’infantilisation permanente. Pour celles et ceux qui en doutent, quelques chiffres peuvent être utiles pour remettre les choses à leur place :

  • En 2018, 6.2 millions de demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle Emploi, répartis en 5 catégories : 3.4 millions en A (n’ont eu aucune activité au cours du mois), 0.7 millions en B (ont travaillé 78h ou moins au cours du mois), 1.4 millions en C (plus de 78h), 0.3 millions en D (en formation) et 0.4 millions en E (création d’entreprise, contrats aidés…).
  • La France compte 1.4 millions de personnes en chômage de longue durée : nombre en augmentation de 133% entre 2007 et 2018.
  • Du coup, 40% des chômeurs ne sont plus indemnisables, auquel il faut ajouter ceux qui ne réclament plus leur dû.
  • L’indemnisation se fait par l’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) qui est égale à 57% du salaire journalier de référence : pas le Pérou.
  • Le montant moyen de l’indemnisation chômage est de 1058€. 50% des allocataires perçoivent moins de 970€.
  • Le nombre d’emplois vacants est très faible relativement à la masse de chômeurs, de 1 emploi pour 20 demandeurs d’emploi à 1 sur 40 en équivalent temps plein.

Ces faits rétablis – Non, on n’est pas au chômage par confort, une grande partie des chômeurs ne sont plus indemnisés et un grand nombre de ceux qui le sont vivent sous le seuil de pauvreté – le discours de Christophe Barbier apparaît pour ce qu’il est : mensonger, cruel et dangereux.

On pourrait même dire criminel : Christophe Barbier, drapé dans sa foutue écharpe rouge, sait-il qu’on estime à 10 000 à 14 000 le nombre de décés dus au chômage par an ? Parce qu’à cause de la honte sociale, des mesures de contrôles de plus en plus strict et de la pauvreté que Barbier souhaite pour eux, des gens mettent fin à leur jours, se drogue, ne se soignent plus (40% des chômeurs disent renoncer à des soins pour des raisons financières).

Barbier fait partie de ces grands bourgeois assisté, le véritable assistanat sont les magazines ne parle jamais : il a eu l’enfance couteuse pour le contribuable qu’ils ont tous. Scolarité dans un grand lycée public lyonnais, études supérieures à l’Ecole Normale Supérieure, dont les étudiants sont payés pour étudier, ce type continue d’escroquer le contribuable en ayant dirigé pendant 10 ans (de 2006 à 2016) un magazine, l’Express, tellement déficitaire que sans les copieuses aides à la presse qu’il touche il aurait coulé : Selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2013, L’Express a reçu plus de 6,2 millions d’euros par an d’aides directes de l’État de 2009 à 2011. Autant dire que Barbier a construit sa carrière sur une suite d’emplois aidés, d’indemnisations au frais du contribuable, le tout pour ensuite cracher au visage de ses concitoyens. Ses concitoyens ? Pas vraiment. Les grands bourgeois ne considèrent que leurs semblables comme les leurs. Les autres, leur femme de ménage, leur chauffeur Uber, leur livreur Amazon et les employés qui travaillent pour eux ne sont que des beaufs, assistés, grognons, rétifs au changement qu’ils pensent pour eux et à leur frais. Ils ne nous pensent pas comme faisant partie de la même humanité qu’eux.

La question demeure : pourquoi est-ce que Christophe Barbier apparaît à longueur de semaine sur notre télévision ? Parce que son torchon subventionné, l’Express, appartient à Patrick Drahi qui possède aussi BFM TV. Oui mais pourquoi accepte-t-on que des bourgeois assistés pour rien nous emmerdent à longueur de journée parce que nous bénéficions de droits pour lequel nous cotisons et nous battons ?

Au nom des morts du chômage, des humiliés des prestations sociales, des taxables à merci et des esclaves sous-payés de la société capitaliste, Barbier mérite l’entartage, le crachat, la moquerie mais surtout le bâillon. On n’est pas assez violent avec les gens comme Christophe Barbier.