Merci au lecteur qui nous a signalé ce congrès HR (pour « Human Resources », une des expressions les plus dégoutantes du monde capitaliste) où, au programme des conférences plénières, nous retrouvons notre ministre du travail, devenue « DRH de l’entreprise France » !
Créée en 1906, ce qui s’appelait à l’époque le « ministère du travail et de la prévoyance sociale » faisait écho à l’agitation sociale très forte et contribuera notamment à la création du Code du Travail en 1910. Ce n’est donc pas un hasard si celle qui dirige la destruction du droit du travail, de ses conquêtes (les CHSCT, les Comités d’entreprise, l’inscription de la norme dans la loi…) se fasse sans honte appeler « DRH » plutôt que ministre du travail, elle qui a exercé ce poste dans le privé et qui vient en transposer les logiques à la tête du pays : Division des syndicats, manipulations des plus dociles, mensonges à répétition (« nous augmenterons les indemnités de licenciement de 25% » oui mais seulement sur les dix premières années d’ancienneté), pressions contre sa propre équipe.
Les députés macronistes font la même chose : Cette semaine ils ont un séminaire de formation avec au programme les débilités classiques que les grandes entreprises mettent en place pour abrutir leurs salariés : « teambuilding », « brainstorming », « co-working »… A quand des députés « augmentés », comme le propose la seconde conférence, des robots qui votent les lois scélérates du gouvernement sans se tromper de boutons ?
Pénicaud et son armée de députés sont donc à la tête de leur entreprise, et c’est à grand coup de plans sociaux facilités et de désindustrialisation du pays qu’ils s’enrichiront tous sur notre dos, comme la ministre l’a fait sur celui des salariés de Danone.
Quant à nous, il serait temps d’aller occuper les bureaux de la direction et de déchirer quelques chemises…