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On ne peut plus parler de “cas isolés” ou de policiers qui tachent l’uniforme de police. La symbolique fasciste, voire néonazie, est désormais un fait courant au sein des compagnies de police. Combien de cas faut-il pour que l’on puisse enfin démasquer une tendance qui se propage au sein des forces de police, sans que personne ne puisse l’arrêter ? Les derniers tatouages identifiés chez les policiers, aisément utilisés par des suprémacistes blancs, appuient cette tendance.

Les photos de tatouages d’inspiration fasciste sur des policiers se multiplient 

Depuis une dizaine d’années, avec l’utilisation massive des smartphones, des dizaines de policiers ont été photographiés arborant des symboles retrouvés chez les militants d’extrême droite. Le 6 juin 2023 à Lille, deux policiers ont été identifiés arborant un tatouage issu de la culture nordique, le Valknut. Après l’indignation sur les réseaux sociaux, l’avocate Sarah Kerrich a saisi l’IGPN concernant deux des policiers qui portaient le Valknut lors de la manifestation contre la réforme des retraites. Selon l’avocate, lorsque des policiers exhibent de tels symboles, cela “laisse croire à l’existence d’une race blanche occidentale supérieure aux autres, ce qui porte atteinte aux valeurs fondamentales de la nation”.

Le lendemain, Laurent Lehembre, responsable du syndicat de policiers Alliance Nord, vient à la défense des policiers et affirme que ses “collègues seront entendus et que l’enquête déterminera s’il s’agit d’un symbole fasciste ou Viking”. Qui de mieux que Lehembre pour rendre encore plus confuse cette affaire, car le Valknut est indéniablement un symbole d’origine nordique et viking, mais il est également détourné par des mouvements d’extrême droite depuis le XXe siècle, y compris les nazis. Aujourd’hui, ce genre de symboles est en vogue chez les mouvements néo-fascistes, néonazis et suprémacistes blancs.

Ces dernières années, il a été observé à plusieurs reprises sur l’uniforme ou la peau des policiers, ainsi que sur les écussons des unités de police, des symboles issus de ces peuples anciens européens, tels que des dieux nordiques, des nœuds celtiques, des runes

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Le Valknut, tatouage sur le coude d’un policier repéré par de @brouillonzero, le 6 juin 2023 à Lille.

Toujours à Lille, le 30 juin, un autre policier est photographié portant le Valknut, et si les exceptions commencent à faire règle, un quatrième policier sera photographié à Lyon exhibant ce même tatouage. Si le Valknut a suscité l’attention du grand public, ce n’est pas la première fois que des symboles d’origine nordique ou celtique sont arborés parmi les forces de l’ordre. En effet, ces dernières années, il a été observé à plusieurs reprises sur l’uniforme ou la peau des policiers, ainsi que sur les écussons des unités de police, des symboles issus de ces peuples anciens européens, tels que des dieux nordiques, des nœuds celtiques, des runes, ainsi que des symboles templiers, des super héros comme le Captain America, le Punisher, le Batman, l’Iron Man, et récemment un écusson “Mandalorien – This is the way”

Loin des coïncidences, on parle d’une série de symboles et de personnages qui renforcent le “mythe guerrier” et qui révèlent un lien sémiotique avec l’extrême droite. Si la question de savoir si les policiers sont des “sympathisants de l’extrême droite” est rapidement écartée, on ne peut pas s’empêcher de se demander si certains d’entre eux sont devenus des vrais fachos.

Suprémacisme blanc : le mythe des peuples aryens 

Reconnus pour leur riche histoire et leur culture distincte, ce que le grand public considère comme les Celtes ou les Vikings étaient en réalité un ensemble de peuples indo-européens qui ont autrefois occupé une vaste zone géographique en Europe.

Pour les historiens et les archéologues d’aujourd’hui, l’idée d’une culture celtique ou d’une “civilisation celtique” est considérée comme une aberration historique et scientifique. Le même s’applique aux peuples nordiques, donc les Vikings, qui étaient décrits par les historiens comme des guerriers sanglants ou des pirates. On parle plutôt d’une série de peuples qui ont partagé certaines similitudes culturelles et linguistiques, mais en aucun cas on ne peut parler d’un peuple unique soit celtique ou viking, et encore moins d’une race. Il est important de rappeler qu’à partir du IVe siècle, avec l’ascension du christianisme, une grande partie des monuments mégalithiques a été vandalisée et détruite. Les peuples dits celtiques de Grande-Bretagne, y compris les Gallois, ont été christianisés, entraînant la perte d’une grande partie de leur culture “païenne”. Les peuples nordiques, donc les Vikings, ont été les derniers à être christianisés, exploit qui est à l’origine du mythe guerrier viking. Arborer les symboles de cette civilisation fictive n’est donc pas l’expression d’un goût pour une période donnée mais bien l’adhésion à un fantasme idéologique viriliste et violent. 

Pour les historiens et les archéologues d’aujourd’hui, l’idée d’une culture celtique ou d’une “civilisation celtique” est considérée comme une aberration historique et scientifique.

À partir du XVIII siècle l’Europe est marquée par des guerres et des mutations géopolitiques constantes, il était nécessaire d’unir le peuple germanique face à l’ennemi. Ainsi, les “barbares vikings“, les nordiques d’autrefois, sont devenus les ancêtres sacrés du peuple germanique. Cette falsification historique a été au cœur de la propagande Volkish, visant à forger l’être supérieur : l’Aryen.

Intrinsèquement raciste et antisémite, le mouvement Volkisch s’est approprié ces théories païennes et les a vulgarisées. Cette appropriation lui a permis de gagner en influence pendant la République de Weimar (1918/1933), une période marquée par la dépression économique en Allemagne, qui a finalement ouvert la voie au nazisme avec sa promesse d’une nouvelle Allemagne. Le mouvement Volkisch a donné naissance à la Société Thulé en 1918 à Munich. Cette organisation a élaboré la théorie du mysticisme aryen et a nourri le rêve d’une hégémonie blanche. Rapidement, la Société Thulé est devenue l’un des piliers de l’idéologie raciste au sein du parti nazi, servant de fondement à la création de l’institution de l’Ahnenerge, qui est devenue le moteur du mysticisme nazi.

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Gauche : Société Thulé 1919. Droite : Die Arische Familie, La famille Aryenne (c. 1938-1939), Allemagne. L’Ahnenerbe, « Héritage ancestral » ou Ahnenerbe Forschungs und Lehrgemeinschaft (Société pour la recherche et l’enseignement sur l’héritage ancestral) issue de la Société Thulé, a cimenté l’idée d’une supposée race blanche, aryenne, nordique et germanique pendant le nazisme. 

En France, le Parti Nationaliste Breton avait déjà détourné le Triskel dans les années 30, mais c’est après la Seconde Guerre mondiale que le mythe d’une “culture européenne supérieure” et la sémiotique qui l’accompagne va réellement se développer. La Nouvelle Droite, notamment le GRECE, mouvement qui reprendra une partie de la symbolique nazie ainsi que leurs théories. Par la suite, d’autres mouvements suprémacistes blancs tels que l’Odinisme, le Wotanisme, ainsi que les Skinheads, Blood & Honneur ou les Hammerskins, vont être parmi les premiers à utiliser les runes, l’Irminsul, le Valknut, les icônes nordiques telles que le Dieu Thor, etc.

Aujourd’hui, ces symboles sont toujours utilisés par plusieurs mouvements fascistes et néonazis en France. La croix celtique reste leur emblème suprémaciste blanc préféré. Cependant, des dizaines d’autres symboles nordiques ont été identifiés sur leur propagande ainsi que sur leur peau.

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Symboles nordiques et saxons utilisés par l’extrême droite française, via Indextreme.fr.

Le suprémacisme blanc est en effet une idéologie qui est étroitement associée aux mouvements d’extrême droite et sa présence est de plus en plus corroborré au sein des partis politiques, mais aussi dans des mouvements éco-fascistes et naturo-traditionalistes qui prônent un retour aux sources, tels que Les Braves, groupuscule suprémaciste blanc français.

les images médiatisées des cultures des peuples blancs, comme les portraits idéalisés de la vie agricole et des fermes dans “La Petite Maison dans la Prairie” ou les Vikings hyper-masculins de la série “Tribes of Europa” sur Netflix, popularisent l’idée de la blancheur en tant qu’identité tribale menacée par le multiculturalisme urbain et mondial.

Catherine Tebaldi, chercheuse en anthropologie numérique et linguistique

En France mais aussi en Europe ce mouvement prend de l’ampleur. Dans un article pour Global Network on Extremism and Technology (GNET) Granola Nazis: Digital Traditionalism, the Folkish Movement and the Normalisation of the Far-Right, GNET, la chercheuse Catherine Tebaldi explique que “les images médiatisées des cultures des peuples blancs, comme les portraits idéalisés de la vie agricole et des fermes dans “La Petite Maison dans la Prairie” ou les Vikings hyper-masculins de la série “Tribes of Europa” sur Netflix, popularisent l’idée de la blancheur en tant qu’identité tribale menacée par le multiculturalisme urbain et mondial. Également, continue C. Tebaldi : L’adoption des cultures nordiques permet aux femmes nationalistes blanches de se qualifier de “shieldmaidens vikings”. Un langage naturaliste et mythologique, tel que Thuléen ou Hyperborée, est utilisé pour euphémiser l’idéologie nationaliste blanche dans les discussions sur les “racines” racio-culturelles blanches. Même le néo-nazi Jason Kohne emprunte désormais au mouvement du bien-être, décrivant le racisme comme un mouvement en faveur du “bien-être blanc”.”

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Gauche – Image téléchargée du blog de Thomas Joly, 2023. Droite – Image téléchargée sur canal Telegram d’extrême droite, 2023.

Le nazisme ainsi que les mouvements d’extrême droite après la Deuxième Guerre mondiale ont grandement contribué à perpétuer le mythe d’une supposée race blanche à des fins idéologiques. L’émergence de symboles associés à ce mythe au sein des forces de police soulève en effet la question d’une possible infiltration ou acceptation de ces éléments d’extrême droite au sein de l’institution.

Le mythe guerrier, l’extrémisme chez la police

Sur le bras d’un des policiers à Lille, on peut observer un tatouage arborant le symbole valknut, ainsi qu’un casque et un guerrier viking. Depuis 2014, plusieurs policiers ont été photographiés avec des tatouages, des patchs ou des écussons faisant référence à divers personnages violents, donnant ainsi l’impression que le fait d’être policier équivaut à être un guerrier, un paladin ou un super héros. Des symboles tels que des têtes de mort, des patchs Punisher, des écussons représentant les Templiers ou le dieu Thor, pour finir avec une panoplie de tatouages aux nœuds celtiques et des runes, étaient identifiés chez des policiers. Le métier de répression s’éloigne de celui de gardien de la paix pour devenir celui d’un guerrier violent, en dehors de la loi, et tout cela, il semble, avec la complicité de la hiérarchie policière.

Malgré les circulaires et les schémas qui rappellent la déontologie policière, c’est de plus en plus commun de repérer des policiers qui se tatouent comme des gangsters ou y  portent des petits gadgets racistes tels que la Thin Blue Line, leurs assassins préférés comme le Punisher ou leurs « moral patchs » Templiers, pour mener une prétendue “Reconquista” dans les “territoires perdus de la république”.

Interviewé par Frustration, Cédric Mas, historien militaire et président de l’Institut Action Résilience, nous explique que la mentalité “guerrière” au sein de la police ne vient pas de nulle part. Il s’agit d’une “tendance qui existe depuis longtemps dans les forces militaires. Un phénomène que les institutions militaires étasuniennes et anglaises essaient de se débarrasser”. Les “morale patches non-réglementairesPunisher ou Templier, utilisés par l’armée américaine en Afghanistan et en Irak, ont commencé à être adoptés par les forces de police américaines à partir des années 2010 et à partir de 2016, on peut identifier le symbole Punisher au sein de la police française.

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Gauche à droite : Frontignan, 28 mars 2023. Paris, 22 mars 2023. Paris juillet 2019.

Selon Cédric Mas, la police est en partie “gérée par des anciens militaires, ce qui amène une tendance de militarisation chez l’institution”. En 2005, rappelle t-il, la réforme des grades de police à l’image de la gendarmerie, mais aussi le “surarmement de la police et la demande de véhicules blindés, pour une police donc qu’une large partie de sont travail doit être axé sur le renseignement et la prévention” vient appuyer cette tendance.

Cette militarisation et mentalité guerrière se traduit dans le terrain par une augmentation de l’utilisation des armes à feu, l’usage d’équipements militaires et des tactiques de combat, ce qui a des conséquences dévastatrices sur les communautés et les individus. Lorsque la police est perçue comme une force d’occupation plutôt que comme un service de protection, cela entraîne des abus de pouvoir e des violations des droits de l’homme.

Sur ce point, Cédric Mas, insiste : l’armée fait la guerre. Dans la guerre, l’armée a un ennemi désigné. Le policier ne fait jamais la guerre, sauf dans le cadre d’une police coloniale, face aux indigènes, ce qui en fait d’elle un élément étranger. Tout esprit de désignation d’un ennemi, de “eux” et “nous”, est dangereux, et constitue un contresens majeur pour ce que la profession est censée être.

Le mythe guerrier au sein de la police perpétue une mentalité de confrontation et de violence. Ce que révèle une posture réactionnaire, parfois nationaliste, voire fasciste, qui entre en confrontation avec la démocratie et la notion de sociétés multiculturalistes. 

Sur les écussons de la Compagnie d’Intervention Départementale de Montpellier, de la Police Municipale de Bollène, de la GSP dans l’Essonne et dans le bureau du commissaire Vincent Lafon, on peut observer la présence du dieu Thor. Plus concrètement, le dieu Thor était le symbole de la 38e division SS Nibelungen. Si les références nazies ne sont pas suffisantes, le dieu Thor a également été récupéré par l’extrême droite après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, y compris par les néonazis et les suprémacistes blancs. Enfin Thor, le personnage Marvel, est un dieu qui est prêt à tout tuer avec ses pouvoirs, bien évidemment pour défendre ce qu’il considère comme étant le camp du bien, mais souvenons nous que dans la police il n’existe pas de bien et mal, ou de “camp”, sauf dans la bouche de Didier Lallement.

Gauche à droite : Police Nationale de l’Essonne – GSP 91. Police Municipal Bollene 84. Compagnie d’Intervention – CDI 34. Bàs : Bureau du commissaire Vincent Lafon, Asnières-sur-Seine.

Selon l’historien militaire Cédric Mas, le “guerrier est censé pouvoir se battre tout seul, parfois sans armes, comme dans les films d’hollywood ou au Moyen Âge”. Bien que ce glissement violent au sein des forces de police soit connu et étudié aux États-Unis depuis une dizaine d’années, le débat à ce sujet est pratiquement inexistant en France. De nombreuses études démontrent que le mythe guerrier renforce le racisme et l’idée que la police est en guerre contre les criminels, ce qui alimente un sentiment d’hostilité, de polarisation et incite à la discrimination raciale.

L’armée fait la guerre. Dans la guerre, l’armée a un ennemi désigné. Le policier ne fait jamais la guerre, sauf dans le cadre d’une police coloniale, face aux indigènes, ce qui en fait d’elle un élément étranger. Tout esprit de désignation d’un ennemi, de “eux” et “nous”, est dangereux, et constitue un contresens majeur pour ce que la profession est censée être.

Cédric mas, historien militaire

De plus, le mythe guerrier véhicule une posture machiste et sexiste, qui influence la culture interne de la police, en valorisant la force physique et l’agressivité. Lorsque les agents de police sont encouragés à adopter une mentalité de guerrier, ils sont plus susceptibles de voir les citoyens comme des ennemis potentiels plutôt que comme des personnes à protéger.

Si parler de réforme, voir l’abolition de la police de nos jours paraît lointain et est souvent associé aux revendications de gauche, plusieurs études aux États-Unis démontrent que le mythe guerrier empêche tout début de réflexion sur la manière de réformer la police. Pour Cédric Mas, historien militaire, “un policier est un agent public de la sécurité, pas un chevalier paladin ou un guerrier templier destiné à purifier les barbares.” De plus, dans une guerre, un militaire ne fait pas ses courses dans le même supermarché que son adversaire, et encore moins n’habite dans le même quartier, alors qu’un policier doit partager sa vie avec les gens qu’il policie”.

Atteinte aux principes de neutralité

Pour la hiérarchie de police, il semble acceptable que les compagnies de police portent des écussons qui comportent des symboles religieux, tels que des Saints, des Templiers ou des églises, cela fait partie de la culture judéo-chrétienne. Sur ce sujet, contactée par Frustration, l’avocate de la Ligue des droits de l’Homme, Sophie Mazas, explique qu’il existe “effectivement des dérogations pour les blasons de mariée, qui tolèrent des exemptions aux devoirs de neutralité afin de pouvoir intégrer le patrimoine historique et la réalité régionale”. Par contre, pour ce qui concerne la police, Sophie Mazas explique qu’il y a une “obligation de neutralité religieuse, mais aussi politique”. Toute manifestation qui serait susceptible d’induire un “traitement différent ou de laisser penser qu’il y aurait une orientation particulière, que ce soit politique ou religieuse, de la part des agents des forces de l’ordre représente une atteinte au devoir de neutralité”.

“Étant donné que les forces de l’ordre représentent la puissance de la répression, qui est uniquement entre les mains de l’État, l’obligation de neutralité est renforcée”

Sophie Mazas, avocate de la ligue des droits de l’homme

Bien que la police municipale puisse utiliser les armoiries de la ville, l’utilisation de symboles religieux par la police nationale n’est pas réglementée, donc elle est interdite. Cependant, en dépit des écussons réglementaires, à plusieurs reprises, des policiers ont été photographiés en portant des patchs non réglementaires et des tatouages manifestant une appartenance à “une organisation confessionnelle” ou liés aux pires idéologies d’extrême droite.

Selon Sophie Mazas, “étant donné que les forces de l’ordre représentent la puissance de la répression, qui est uniquement entre les mains de l’État, l’obligation de neutralité est renforcée”. Lorsque l’on parle des écussons de police arborant le dieu Thor ou des guerriers templiers, cela peut “laisser croire qu’il y aurait une différence idéologique ou religieuse au sein des différentes brigades ou compagnies qui composent le corps de la police nationale”.

La récurrence de ces symboles utilisés par des néonazis et suprémacistes blancs, comme le Vegvisir, le Valknut, ou des runes et nœuds celtiques au sein de la police révèle à quelle point les policiers se sentent “à l’abri”. Questionné sur ce point, l’avocate de la Ligue des droits de l’Homme, réponds ainsi : Ce qui me choque, c’est que ce phénomène soit autant développé et qu’il n’y ait aucune réaction de la hiérarchie concernant ces symboles qui s’affichent ouvertement et qui se revendiquent comme étant à la fois politiques et religieux.

Gauche à droite : Lyon, 6 juillet 2023. Nice, 2 juillet 2023. Lille, 6 juin 2023. 

L’utilisation par des forces de police de symboles religieux ou mythologiques directement ou indirectement liés aux idéologies et mouvements d’extrême droite sont perçues comme une partialité inappropriée par la majorité des citoyens, une évidence de radicalisation pour les personnes mieux informées et une dérive dangereuse, voire fascisante, pour les experts qui travaillent sur la police. Les nombreux cas recensés au sein de la police sont toujours défendus par la hiérarchie de police comme des “sur-interprétations” ou des “cas isolés“, mais la réalité c’est qu’on parle d’une tendance violence, issue du mythe guerrier et des idéologies d’extrême droite, qui révèle à quel point la police française jouit d’une autonomie qui rappelle les débuts des états policiers.


Ricardo Parreira


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