Aujourd’hui, nous étions à une conférence de presse de Pierre Gattaz qui s’est fait un plaisir de démonter le SMIC, « trappe à chômage ». Son idée, c’est que pour les jeunes et les chômeurs les plus éloignés de l’emploi, il faut que l’État prenne en charge une partie du SMIC (des emplois aidés +++).
Il semblait donc plutôt ouvert à la prochaine mesure choc du gouvernement : la suppression de l’indexation du SMIC sur l’inflation. L’indexation du SMIC est présentée comme une augmentation annuelle, alors qu’il s’agit en fait de son alignement sur le coût de la vie. En d’autres termes, la désindexation du SMIC est une baisse pure et simple du salaire minimum puisqu’il stagnera pendant que le coût de la vie continuera lui à augmenter. Cette baisse touchera en particulier les travailleurs précaires ou peu qualifiés, ceux-là même qui sont les plus fragiles face aux hausses de loyer, car ils n’ont pas accès à la propriété, de carburant, d’énergie, etc.
Cette mesure est proposée par un groupe d’experts à charge contre le SMIC, que le gouvernement a nommé en toute connaissance de cause. À Frustration, on avait attiré l’attention dès le mois d’août sur ce groupe d’experts dégueulasse, composé des économistes libéraux les plus répugnants, présidé par le plus écœurant d’entre tous, Gilbert Cette, qui écrivait en 2015 : « Pourquoi ne pas imaginer un Smic qui varie en fonction de l’âge ou encore de la région ? » Que pouvait-on attendre d’autre venant de ces gens-là ?
https://www.frustrationmagazine.fr/nouveau-groupe-dexperts-s…/
Aujourd’hui, l’un des experts, André Zylberberg, assène que « le SMIC est un mauvais instrument de lutte contre la pauvreté » ! Mais d’où le SMIC est un instrument de lutte contre la pauvreté ? C’est juste recevoir un salaire minimum même pas vraiment décent en échange de son travail, pour ceux qui ont la chance d’être encore salariés. Rappelons que la désindexation n’est pas le sens de l’Histoire : jusqu’en 1982, tous les salaires étaient indexés sur l’inflation !