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Vous êtes plus de 1000 à nous soutenir. 1080, pour être précis, en cette rentrée 2023. Merci ! Vous êtes aussi, en moyenne, 100 000 à consulter notre site web chaque mois et 100 000 de plus abonnés à nos réseaux sociaux.

Il y a deux ans, nous nous lancions dans un pari un peu hasardeux : réussir à sortir du modèle entièrement bénévole qui était le nôtre depuis 8 ans (maintenant ça fait dix) et qui nous empêchait de faire les choses aussi bien qu’on le voulait, soumis aux aléas de nos emplois du temps professionnels ou familiaux. 

L’ennui, c’est que nous voulions éviter trois modèles qui ont cours dans le monde médiatique et qui ne nous convenait pas : le premier s’étend, malheureusement, et consiste à avoir un ou deux milliardaires qui renflouent votre journal à coup de millions. En contrepartie de quoi ces philanthropes prescrivent une ligne éditoriale, virent les récalcitrant et font avancer la cause de la bourgeoisie ou de l’extrême-droite –  il faut dire que les deux coïncident pleinement. Il n’y a pas un seul riche qui nous a proposé de nous filer sa thune, et cela a sans doute rapport avec le fait que nous souhaitons l’extinction du modèle économique qui fait vivre ce genre de personnage. 

Il n’y a pas un seul riche qui nous a proposé de nous filer sa thune, et cela a sans doute rapport avec le fait que nous souhaitons l’extinction du modèle économique qui fait vivre ce genre de personnage. 

Le second modèle est publicitaire : il s’agit, en particulier sur le web, de proposer des articles en échange de spammer le lecteur avec des clips promotionnels, des annonces intempestives, de vendre ses données à des entreprises privées etc. Ce modèle est évidemment contraire à nos idées  et il a rendu internet si triste que l’adopter ne nous a jamais traversé l’esprit.

Le troisième modèle est payant. Il consiste à proposer aux visiteurs de lire quelques paragraphes d’un article et de dire ensuite “oups, désolé, il va falloir payer pour savoir comment les bourgeois vous oppressent”. Evidemment, il est compréhensible que de nombreux médias indépendants y aient recours pour préserver leur indépendance… Mais nous voulions à tout prix maintenir la gratuité intégrale de nos articles et vidéos, afin que n’importe qui, quel que soit son revenu, puisse y accéder. 

Nous voulions à tout prix maintenir la gratuité intégrale de nos articles et vidéos, afin que n’importe qui, quel que soit son revenu, puisse y accéder. 

C’est pourquoi nous vous avons proposé le système d’abonnement de soutien auquel vous êtes donc 1080 à avoir souscrit en deux ans. Bien que donnant droit à des contreparties, et pas des moindres (on espère que vous avez aimé notre premier numéro papier !), notre abonnement de soutien fonctionne comme une sorte de cotisation solidaire : je donne pour que tout le monde puisse avoir accès gratuitement à Frustration magazine. Un geste altruiste, une grosse marque de confiance et, pour nous, un budget mensuel qui a augmenté progressivement.

Nous avons donc choisi de progresser au rythme de nos abonnés, afin d’éviter de se mettre en difficulté financière. Notre équipe de bénévoles est devenue semi-professionnelle, c’est-à-dire que nous avons progressivement réduit notre temps de travail dans nos autres activités pour en consacrer davantage pour Frustration. Pour allouer ces ressources et les répartir entre les différents postes, nous nous réunissons concrètement chaque trimestre et nous décidons démocratiquement de l’utilisation du budget généré par les nouveaux abonnés. 

Nous ne travaillons pas à flux tendu : nous n’avons pas d’annonceurs à satisfaire ou d’actionnaires à contenter, ce sont nos lectrices et lecteurs qui comptent, et le combat social que nous menons.

Notre fonctionnement interne se fait en cohérence avec les idées que nous défendons : nous avons une rémunération horaire égale entre les 5 membres permanents de l’équipe et avec les prestataires occasionnels (maquettiste du numéro annuel et secrétaire de rédaction, principalement). Nous avons banni toute forme de violence dans nos rapports. Lorsque des tensions surviennent, nous en discutons aussitôt pour éviter que cela se reproduise. Enfin, nous ne travaillons pas à flux tendu : nous n’avons pas d’annonceurs à satisfaire ou d’actionnaires à contenter, ce sont nos lectrices et lecteurs qui comptent, et le combat social que nous menons. Nous ne courrons pas après l’actualité, d’une part parce que ça nous semble épuisant et vain intellectuellement, et d’autre part car nous ne souhaitons pas être au crochet de l’agenda bourgeois et raciste actuel.

Nous vous sommes extrêmement reconnaissant de votre soutien, vous les 1000 premier abonné.e.s qui nous ont fait confiance. Mais aussi à celles et ceux qui nous ont soutenus pendant 6 mois, un an, et se sont arrêtés parce que d’autres causes existent ou parce que leur situation financière a changé. 

Vous avez été nombreux dans ce cas là, et il n’y a rien d’étonnant à cela. Comme nous le décrivons régulièrement, la situation sociale de la population se dégrade très rapidement. La consommation alimentaire a diminué, des gens se privent de repas… Il est normal que le soutien bénévole aux médias indépendants baisse, même si, dans notre cas, nous avons davantage assisté à un ralentissement qu’à une baisse. C’est pourquoi, pour celles et ceux qui le peuvent, nous vous appelons à nous rejoindre !

Nous vous sommes extrêmement reconnaissant de votre soutien, vous les 1000 premier abonné.e.s qui nous ont fait confiance. Mais aussi à celles et ceux qui nous ont soutenus pendant 6 mois, un an, et se sont arrêtés parce que d’autres causes existent ou parce que leur situation financière a changé. 

Quelle est la suite ? Contrairement à une entreprise capitaliste, nous n’avons pas pour ambition de croître indéfiniment. Ce que nous voulons c’est contribuer à une meilleure diffusion des idées égalitaires, anticapitalistes et antibourgeoises, et pour cela nous devons parvenir à concurrencer les canaux de diffusion de nos ennemis. Ce n’est évidemment pas une mince affaire, mais nous allons continuer de faire feu de tout bois, voici comment : 

  • Notre premier numéro annuel papier a été un vrai succès, dans les limites des moyens de notre diffusion. Pour aller plus loin, nous avons lancé une coédition avec les éditions Les Liens qui Libèrent pour la conception et la diffusion du numéro 2. Grâce à leur aide, ce numéro sera plus gros, plus beau, et bien plus largement diffusé : il sera partout ! On vous en dit plus très prochainement.
  • Nous continuons à travailler à une meilleure diffusion sur les réseaux sociaux. Comme vous le savez, ces plateformes sont devenues moins favorables au partage de nos idées. Facebook a complètement réduit la visibilité des pages politiques tandis que Twitter, devenu X, donne davantage de visibilité à ceux qui payent, et cher (si nous voulions obtenir la certification X, il nous faudrait payer 1040€ par mois à Elon Musk). 
  • Cette année, nous allons développer nos contenus vidéos. Originellement, Frustration c’est de l’écrit et c’est le langage que nous maîtrisons le mieux. Mais nous ne pouvons ignorer la force de la vidéo et c’est pourquoi nous allons consacrer davantage de moyens à multiplier les formats : notre état des lieux (épisode précédent à visionner ici), mais aussi des entretiens filmés (les premiers arrivent bientôt), les conférences, grâce à l’arrivée d’une nouvelle personne de talent. 

Vous l’avez compris, la morosité ambiante ne nous a pas atteint : les horreurs gouvernementales de cette rentrée scolaire ont renforcé notre colère et notre détermination. Mais c’est d’abord votre soutien continu, vos encouragements, vos messages et vos témoignages qui nous donnent les moyens matériels et moraux de continuer, et de faire mieux. Encore une fois : merci.


La rédaction de Frustration magazine


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