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La poignée de main de Macron à Trump, longuement commentée par des journalistes de pouvoir au bord de l’orgasme face à leur fantasme présidentiel ultime, la grande taille du premier ministre, dont le coach de boxe fait le tour des reporter extasiés, l’ex-Manif pour tous ministre des comptes publics, Gérald Darmanin ou encore l’indulgence du porte-parole du gouvernement à l’égard des humiliations homophobes de Cyril Hanouna sont autant de signes de l’époque viriliste où nous entrons avec l’arrivée de notre nouveau monarque : Les hommes alpha sont au pouvoir, ils font des sports de mecs, ils serrent la main comme des vrais mecs, ils cautionnent le mépris des pédés comme des vrais mecs.

Mais surtout, ils sont admirés par une troupe de courtisans qui relatent leurs exploits de cour de récré pour remplir leurs chroniques et leurs « éditoriaux géopolitiques » d’un vide viril qui masque la réalité de la poursuite de l’asservissement de notre pays et de sa classe politique aux intérêts de la classe des riches.

Combien d’heures passées à commenter la poignée de main de Macron pour combien de minutes à parler du report de la taxation des transactions financières (un pourcentage infinitésimal des transactions folles qui ravagent notre planète) réclamé par la France ? En projet depuis 2011, cette taxe (dite « Tobin ») devait être enfin mise en vigueur lundi 22 mai et le pays du caïd Macron et du boxeur Philippe l’a annulé. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, y est défavorable, et Macron candidat était en mode « ni-ni ». L’argument de son entourage est simple, habituel chez notre classe politique : Il ne faudrait pas « décourager les investisseurs » et il faut leur offrir des conditions favorables.

Voici la réalité du virilisme de nos vrais mecs au pouvoir : faible avec les forts, carpette devant « les investisseurs », complice du renoncement de leur propre Etat à réguler un système financier dangereux et économiquement destructeur.