logo_frustration
U

« Ils ont dit qu’ils réduiraient les impôts sur la fortune comme sur les entreprises et qu’ils rendraient plus facile pour nous de licencier des salariés. Tout ce qu’ils ont promis qu’ils feraient, ils l’ont fait » : c’est ainsi que s’exprimait, en octobre 2023, un grand patron de Wall Street auprès du magazine britannique Financial Times. Ceux dont il parle, c’est de la classe politique française, et en particulier de Macron et ses sbires. Pour le Financial Times, la France aurait gagné « la course à l’attractivité bancaire ». Champagne ? ça dépend pour qui.

Ce même mois d’octobre, le Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital, mis en place en 2018 pour évaluer la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse de l’imposition des capitaux en novembre 2017, première grande réforme de l’ère Macron, a rendu un rapport qui est formel : l’économie dite réelle n’a pas bénéficié de ces changements qui ont couté très cher au contribuable (plusieurs milliards d’euros par an ont été perdu, qui n’iront ni dans nos écoles, ni dans notre système de santé) : il n’y eu aucune réelle retombée sur le plan de l’investissement, de l’emploi, et encore moins le niveau des salaires. Ni le fait de supprimer la fiscalité sur la grande fortune financière ni la mise en place d’un Prélèvement Forfaitaire Unique (ou « flax tax ») qui réduit l’imposition du capital, n’ont eu les effets macroéconomiques promis par le gouvernement au moment de leur mise en place.

« Les travaux de recherche n’ont pas détecté d’impact du PFU [Prélèvement forfaitaire unique] sur l’investissement et les salaires » disent poliment les experts du gouvernement.

Bref, rien n’a « ruisselé » vers nous. En revanche, les plus fortunés se sont considérablement enrichis.

Les gilets jaunes s’étaient battus pour le rétablissement de l’ISF, dont la fin nous coûte chaque année 4 milliards d’euros, passés donc de la poche des contribuables et usagers des services publics à celles des plus aisés. A l’époque le gouvernement répondait que ses effets seraient évalués et que cette réforme serait réexaminée à cette aune.

Nous y voilà : 5 années pour évaluer les effets de cette réforme et aucun effet positif notable sur le plan économique n’a été détecté. Bref, rien n’a « ruisselé » vers nous. En revanche, les plus fortunés se sont considérablement enrichis. Mais la classe dirigeante n’a que faire de ces rapports : enrichir les plus riches est sa mission, elle l’a remplie et continue de la remplir.

Cette affaire montre qu’il n’y a plus de temps à perdre à essayer de raisonner avec la bourgeoisie, à lui démontrer qu’elle a tort, qu’elle fait fausse route. De son point de vue, elle a raison. Jusqu’à ce qu’on lui barre la route.