logo_frustration
U

Après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, l’Etat d’Israël et son gouvernement d’extrême droite s’est livré à des bombardements aveugles contre les civils et a déclaré le siège total de Gaza en Palestine, ce qui s’apparente sans nul doute à des crimes de guerre.
Plus que jamais il est nécessaire de dépasser les postures morales pour chercher à réellement comprendre la situation. 

La nécessité d’expliquer

Peu de temps après les terribles attentats du 13 novembre 2015, Manuel Valls avait prononcé cette phrase restée célèbre par sa stupidité : “Expliquer c’est déjà excuser”.
On se retrouve aujourd’hui dans la même situation de chantage intellectuel : contextualiser la situation en Palestine – Israël reviendrait immédiatement à se rendre complice de meurtres à bout portant de jeunes à un festival et autres crimes. C’est le propos tenu par exemple par Raphaël Enthoven déclarant Rien n’est plus monstrueux que de vouloir expliquer la barbarie. Déduire l’abominable de la politique, c’est monstrueux” et prouvant une fois de plus qu’il n’est pas philosophe mais bien un essayiste médiocre… 

Pourtant, comme le dit justement Stefano Palombarini, co-auteur de L’Illusion du bloc bourgeois  : “Expliquer est la seule voie pour comprendre, même les horreurs absolues, et avancer vers une solution.”

Souvent, la classe dominante ne veut pas trop qu’on explique car cela risquerait de mettre à nu sa propre responsabilité dans les situations qu’elle prétend dénoncer.

Il faut dire que, souvent, la classe dominante ne veut pas trop qu’on explique car cela risquerait de mettre à nu sa propre responsabilité dans les situations qu’elle prétend dénoncer. Nous enjoindre à nous contenter de nos – bien normales – réactions émotionnelles nous prive de la capacité à décortiquer les situations. 

Pour savoir comment nous en sommes arrivés là, il faut, pour utiliser un mot un peu intello, “ré-historiciser” : pas pour exonérer moralement tout et n’importe quoi, mais pour donner de la consistance à nos propos et voir, à partir du réel, ce qu’il est possible de faire. 

« En Palestine comme ailleurs, il faut contextualiser une situation pour la comprendre »

Didier Billon, directeur adjoint de l’IRIs et spécialiste du Moyen Orient

La classe dominante française (politique et médiatique) défend un narratif où la guerre, aurait, en Israël-Palestine commencé avec les attaques du Hamas du 7 octobre 2023. Ce n’est pas le cas. Comme le dit la docteure en théorie politique et militante féministe décoloniale François Vergès “La guerre contre les Palestinien.nes dure depuis des décennies. C’est le point de départ”.
Agnès Levallois, maître de recherche à la Fondation pour la Recherche stratégique, un des principaux think tank français sur les questions stratégiques et de défense, disait également “l’opération du Hamas aussi horrible soit-elle ne doit pas être déconnectée de l’histoire” depuis 1948. 

Didier Billon, directeur adjoint de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques et spécialiste du Moyen Orient, va dans le même sens : “En Palestine comme ailleurs, il faut contextualiser une situation pour la comprendre. L’accroissement exponentiel du nombre de colons israéliens, le régime d’apartheid dénoncé par de nombreuses ONG internationales et israéliennes réputées devraient être rappelés plus souvent…” 

« Nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens »

Nelson mandela

L’apartheid, cité par le spécialiste, désigne originellement le système de ségrégation raciale institutionnalisée en Afrique du Sud, qui a duré de 1948 à 1994, et qui a imposé des discriminations légales et sociales à l’encontre de la population noire et d’autres groupes raciaux non blancs. Il est désormais communément admis que la situation est assez largement comparable dans le cas du traitement réservé aux Palestiniens. Le parallèle était fait par Nelson Mandela lui même, emblématique dirigeant anti-apartheid, ayant passé 27 ans en prison avant de devenir le premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, et qui déclarait que “les Nations Unies ont pris une position forte contre l’apartheid; et au cours des années, un consensus international s’est construit, qui a aidé à mettre un terme à ce système inique. Mais nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens”. Même analyse du côté de l’archêveque Desmond Tutu, un des héros du mouvement anti-apartheid : “j’ai été temoin des routes et habitations sous ségrégation raciale en Terre Sainte qui m’ont tant rappelé les conditions que nous avons subies en Afrique du Sud. J’ai été témoin de l’humiliation systématique des hommes, femmes et enfants Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes. Leur humiliation est familière à tous les noirs sud-africains qui étaient encerclés et harcelés et insultés et attaqués par les forces de sécurité du gouvernement d’Apartheid”. 

En Afrique du Sud, ce système est tombé à la fois du fait de la mobilisation de la population, y compris par la lutte armée à laquelle était favorable Nelson Mandela et qui lui valait d’être considéré comme un terroriste dans beaucoup de pays, y compris la France, loin de la réécriture post-mortem du personnage qui en fait un apôtre de la “non violence”, et par une pression internationale faite, notamment, d’appels au boycott. 

Par ses actions, Israël a ôté aux Palestiniens les possibilités d’actions non violentes. En 2018, une “marche du retour” pacifique avait rassemblé 40 000 Palestiniens. L’armée israélienne a tiré sur la marche, tuant 235 Palestiniens, en blessant 10 000 autres dont près de 2 000 enfants. 

Le géopolitologue Dominique Moïsi expliquait d’ailleurs qu’ “il y a eu une dérive du côté israélien. Il y a eu l’entrée au gouvernement de personnalités d’extrême droite dont le comportement est carrément raciste”. Tandis que l’historien Elie Barnavie, ex-ambassadeur d’Israël en France a dénoncé “une politique israélienne imbécile à laquelle se sont accrochés les gouvernements successifs et que le dernier a portée à l’incandescence”.

Au-delà du bien et du mal

Ré-historiciser, donner du contexte, permet de dépasser une approche purement morale. 

Cette approche morale a par exemple été incarnée par Gérard Miller, psychanalyste proche de la France Insoumise, dans un texte au titre limpide “Le bien et le mal”. Extrait : “On peut faire la liste des abominations commises par le colonialisme et l’impérialisme, elle est interminable. Mais en quoi exonère-t-elle de leurs propres crimes ceux qui affirment les combattre, venger des innocents et lutter du coup pour une « cause juste » En criblant de balles les spectateurs du Bataclan, les assassins du 13 novembre 2015 ne justifiaient-ils pas leurs actes monstrueux en évoquant le drame absolu des enfants tués par les bombardements français en Irak et en Syrie contre l’État islamique ?”.

Bien sûr que tuer des innocents est mal, atroce, ignoble. Qui dit le contraire ? Le problème est de faire comme si le “Mal” est à-historique, que les “monstres” sont monstrueux du seul fait d’être “nés monstres”. C’est une idée rassurante en un sens mais c’est une idée fausse et bête. Dépasser une posture morale ne veut pas dire qu’on ne sait plus ce qui est bien ou mal, que notre empathie est morte, cela veut dire qu’on repolitise les choses, qu’on part du réel tel qu’il est et pas tel qu’on aimerait qu’il soit.

Le problème est de faire comme si le “Mal” est à-historique, que les “monstres” sont monstrueux du seul fait d’être “nés monstres”

Pour le dire autrement : soit on discourt sur la morale – et dans ce cas là on tombe souvent d’accord sur le fait que « tuer c’est mal » -, soit on parle de politique, et dans ce cas là on réfléchit à pourquoi les gens se tuent et comment faire pour qu’ils ne se tuent plus. Bien sûr – puisqu’on confond tout – on ne va pas aller parler « politique » à quelqu’un qui a peur pour sa famille en Israël, qui a quelqu’un de proche qui vient d’être kidnappé etc. De la même façon qu’on ne va disserter sur la morale auprès d’un gamin palestinien qui vient de perdre toute sa famille dans un bombardement. C’est du bon sens, de la décence, et de l’empathie pour des tragédies dans lesquelles sont plongées des individus. Les démonstrations d’empathie peuvent être belles mais elles sont apolitiques, c’est faire démonstration de solidarité, d’humanité face à des situations atroces. Le rôle des médias, des militants, des politiques, c’est de ne pas s’arrêter à ça. Ou alors ils ne servent à rien.

De ce point de vue, l’évocation répétée des attentats du Bataclan est particulièrement fourbe (comparaison, d’ailleurs vivement dénoncée par Christophe Naudin lui-même rescapé de l’attentat). Comme il s’agit, en France, d’un traumatisme absolu (à raison), toute tentative de réflexion est inaudible. C’est à dessein que certains les convoquent… Pourtant cela fait désormais 7 ans et le risque d’attentats est majeur – c’est Darmanin qui le dit. En Europe le terrorisme islamiste a plusieurs sources. Mais on sait que les interventions militaires de la France au Moyen-Orient et en Afrique accroissent la menace terroriste. Peut-être que certains considèrent que nos interventions méritent ce risque. Moi pas : je pense que si on peut faire baisser ce risque en bombardant moins certains pays, en arrêtant d’y intervenir etc, alors il faut le faire. Mais ce qui est sûr c’est que la population française n’a pas été consultée sur ces interventions militaires alors qu’elle accroît un risque terroriste dont elle est ensuite la cible. Ce n’est pas un risque qui été décidé collectivement et démocratiquement.

Je développe cet exemple, parce qu’il est cité à foison, et pour montrer que oui même sur les attentats en France il ne faut pas s’arrêter de penser. Ça ne change rien au fait que ces attentats étaient une ignominie absolue et un traumatisme intime pour beaucoup d’entre nous. Bien sûr un lendemain d’attentats de cet ampleur on ne va pas aller disserter sur les causes structurelles du terrorisme etc. c’est inaudible, hors de propos et un peu indécent. Il faut s’épargner des procès en “exonération”, en “justification” ou en “relativisme” (ce que ce n’est pas). Dans les périodes plus calmes il faut par contre réfléchir pour éviter que ça se réitère. C’est ça dépasser une « posture morale ». 

Les systèmes d’oppression et/ou la guerre déshumanisent tout le monde : oppresseurs et opprimés. D’où l’importance d’aller plus loin que l’indignation morale pour dénouer et détruire ces systèmes.

Dans le cas d’Israël – Palestine, en tant que pays tiers, nous pouvons essayer de remettre de la politique dans tout ça. Parce que c’est comme ça, qu’in fine, on sauve réellement des vies.  Si des actions universellement considérées comme « mauvaises » sur le plan de la morale sont commises alors il faut regarder l’origine du « mal ». Si on ne le fait pas, on essentialise le mal qu’on prétend dénoncer – et très vite on débouche sur une pensée très inopérante (et souvent, il faut bien le dire, raciste). 

Pour donner de la consistance à son propos, Gérard Miller, invité sur un plateau télé, a pris l’exemple de la résistance française : “Ces actes du Hamas ne sont sous aucune forme des actes de résistance. Face à la barbarie nazie, pas un seul résistant français n’aurait imaginé torturer un ennemi”. Ce propos est une forme d’aveu : pour tenir une position purement morale sur la guerre, il faut réécrire l’histoire. Car, et cette précision n’a pas pour vocation à soutenir des exactions, si, les résistants français ont torturé et pas qu’un peu. Ils ont également pratiqué des exécutions sommaires. Bien sûr ils se sont assez peu livrés à des viols et des meurtres de civils allemands, mais on ne peut pas faire comme si nous ne savions pas que ces derniers n’étaient pas atteignables… Ils étaient en revanche atteignables par les soldats soviétiques pendant la libération de l’Europe, qui se sont livrés à des viols de masse sur les femmes allemandes. On a retrouvé le même genre de comportements chez les libérateurs américains, y compris en France, pendant que leurs dirigeants lançaient des bombes atomiques sur les civils japonais. 

Sur la torture et les résistants toujours, puisque c’est l’exemple donné par Gérard Miller, parmi les soldats français qui ont torturé et massacré en Algérie, beaucoup d’anciens résistants. Comment cela est possible selon le raisonnement de Gérard Miller ? Ce n’est possible que si on réécrit l’histoire en omettant les points dérangeants et contradictoires…
Il s’agit ici de casser l’idée fantasmatique qu’il y aurait des “guerres propres”, des guerres qui ne soient pas criminelles par essence. Penser cela, ce n’est pas comprendre que les systèmes d’oppression et/ou la guerre déshumanisent tout le monde : oppresseurs et opprimés. D’où l’importance d’aller plus loin que l’indignation morale pour dénouer et détruire ces systèmes.

L’Etat d’Israël massacre les civils à Gaza

L’Etat d’Israël profite de la situation pour durcir encore sa politique barbare et coloniale à l’encontre des Palestiniens : en plus des bombardements aveugles, il impose désormais un “siège complet” de Gaza, territoire où vivent 2,3 millions de civils Palestiniens, les privant d’électricité, de nourriture, d’eau et de carburant, alors qu’ils n’ont nulle part où fuir. Couper l’approvisionnement en eau peut en lui-même être considéré comme un crime contre l’humanité. Les hôpitaux sont également mis à l’arrêt. La possibilité même qu’a l’État d’Israël de réaliser ses actions montre le contrôle dont il dispose sur les vies palestiniennes.  Pour justifier ses exactions et ses crimes de guerre, le ministre de la Défense a expliqué qu’ils s’attaquent à “des animaux humains” et qu’ils agissent “en conséquence”. Pour Illana Weizman, sociologue et militante féministe franco-israélienne, il s’agit des “éléments de langage du génocide”. 

Le deux poids deux mesures dont nous parlions dans notre dernier article sur le sujet se poursuit et est d’une obscénité sans nom. Daniel Schneidermann, dans Arrêt Sur Images, média spécialisé dans l’analyse et la critique des médias, montrait comment, quand il s’agit des israéliens la presse insiste sur les victimes “civiles” quand elle se contente de dire “les Palestiniens” quand ces derniers se font tuer, rappelant qu’il “est pourtant probable que l’écrasante majorité de ces victimes des bombardements israéliens, ou de ceux qui les fuient (…)  sont aussi des « civils ». Pourquoi les dépêches des agences internationales ne le précisent-elles pas ? Que révèle cette omission sur l’inconscient et les présupposés des rédacteurs de synthèses ou de légendes ? Qu’un Palestinien n’est qu’un Palestinien indifférencié, qu’il soit civil ou militaire ? Que la mort sous les bombes d’une fillette « civile » palestinienne est moins horrible que la mort sous les balles du Hamas d’une fillette « civile » israélienne ?” 

L’Etat d’Israël impose désormais un “siège complet” de Gaza, territoire où vivent 2,3 millions de civils Palestiniens, les privant d’électricité, de nourriture, d’eau et de carburant, alors qu’ils n’ont nulle part où fuir.

Comme le dit un habitant de la bande de Gazacette tragédie que vient de vivre Israël, c’est notre quotidien”. Ce sentiment est analysé par Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales et professeur à Sciences Po : “On paye le fait qu’on n’arrive pas à concevoir qu’un humain vaut un humain. La douleur d’une famille palestinienne est identique à celle d’une famille israélienne. Le sentiment dans la région, c’est qu’il y a une inégalité de traitement et une indifférence aux causes du mal.

Les voix de la paix en Israël 

Les moments de guerre sont souvent des moments de défaite pour la pensée : ce sont des moments de profond nationalisme. Les nations sont des abstractions réelles, c’est-à-dire qu’en tant que telles elles ne veulent pas dire grand chose mais ont des effets réels. 

Pour le dire autrement, Israël n’est pas un bloc monolithique. Ce ne sont pas “les Israéliens” tout entier, et encore moins “les juifs” qui bombardent Gaza, peu importe les soutiens ou non de ces derniers : c’est la classe politique dominante israélienne et son complexe militaire. Réciproquement, “les Palestiniens” ne sont pas comptables de tout ce que fait le Hamas, quand bien même ils sont indistinctement victimes de la vengeance de l’Etat israélien. 

Ce ne sont pas “les Israéliens” tout entier, et encore moins “les juifs” qui bombardent Gaza, peu importe les soutiens ou non de ces derniers : c’est la classe politique dominante israélienne et son complexe militaire.

Pourquoi cette précision ? Parce qu’il se trouve que dans son soutien aveugle à la politique coloniale et à l’extrême droite israélienne, la classe dominante française va parfois, souvent, beaucoup plus loin que certaines franges de la société israélienne elles-mêmes. 

Dans son éditorial du dimanche 8 octobre, le lendemain de l’attaque du Hamas donc, le journal Haaretz, un des principaux quotidiens israéliens analysait la situation et écrivait que “Le désastre qui s’est abattu sur Israël est clairement imputable à une seule personne : Benjamin Netanyahu”, le Premier Ministre Israélien, car celui-ci a “établi un gouvernement d’annexion et de dépossession” et a “adopté une politique étrangère qui ignorait ouvertement l’existence et les droits des Palestiniens.” Le lendemain, le 9 octobre, à la suite de l’annonce du siège de Gaza, le journal enfonçait le clou expliquant qu’ “Israël ne peut pas emprisonner 2 millions de gazaouis sans payer un prix cruel”. Il s’inquiétait aussi du désintérêt du gouvernement pour les otages israéliens : “De manière horrible, mais pas surprenante, Netanyahu a des partenaires qui préfèrent la vengeance à la préoccupation pour les captifs… À une réunion ministérielle, Smotrich” le ministre des finances “a déclaré : “nous devons être cruels maintenant et ne pas trop se préoccuper des otages”. 

Efraim Davidi, membre du Parti Communiste Israélien, rappelle lui qu’ “il n’y a qu’une seule solution, mettre fin à l’occupation”. 

« Le désastre qui s’est abattu sur Israël est clairement imputable à une seule personne : Benjamin Netanyahu »

Haaretz, quotidien national israélien

Même les victimes directes des attaques du Hamas, dont on pourrait aisément comprendre que le chagrin et la colère les orientent vers d’autres affects, comme le père d’une jeune femme enlevée et prise en otage, semblent avoir plus de discernement que les réactions vengeresses de notre classe politique. Celui-ci déclarant, loin de l’unilatéralisme actuel : “Faisons la paix avec nos voisins, de n’importe quelle façon possible. Je veux qu’il y ait la paix, je veux que ma fille rentre. assez avec les guerres. Eux aussi ont des victimes, eux aussi ont des prisonniers, et ils ont des mères qui pleurent”. 

Les voix israéliennes pour la paix ou la décolonisation ne sont pas plus ou moins importantes que les autres, mais elles montrent que soutenir la “population israélienne” ne signifie pas forcément soutenir la colonisation israélienne et le massacre des habitantes et habitants de Gaza comme essayent de le faire croire nos politiques, et que la presse israélienne peut avoir des analyses plus fines que la plupart de nos médias complètement alignés sur les positions sanguinaires du gouvernement israélien.  

Elles signifient aussi qu’il faut mettre à distance les discours comme ceux d’Alain Jakubowicz, avocat et ancien président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) qui déclarait que “Ce n’est pas le gouvernement d’Israël qui s’apprête a répliquer c’est le peuple d’Israël. N’en déplaise à Mélenchon et consorts les juifs ne sont pas disposer à se laisser assassiner sans réagir”. Heureusement, ce dernier a évidemment tort, ce ne sont en aucun cas “les juifs” qui bombardent les civils de Gaza : c’est un État colon et son complexe militaire dirigé par une extrême droite tarée. Et ça n’a rien à voir.
Il n’y a d’ailleurs aucun consensus chez les juifs français sur cette question, y compris chez ceux qui ont une présence médiatique forte comme Jacques Attali, pourtant proche de Macron et pour qui, le siège de Gaza est “le scénario du pire : le gouvernement israélien lance des représailles aveugles sur la population de Gaza; les colons attaquent des villages arabes en Cisjordanie; le Hezbollah entre dans la bataille…” 

Mettre fin à l’apartheid et à la colonisation 

Pour assurer la paix, il faut la décolonisation en urgence. C’est la seule solution possible. 

Cela passe soit par la “solution à deux Etats” – un vrai Etat palestinien, souverain, disposant d’un espace lui permettant de vivre dans des bonnes conditions, aux côtés d’un Etat Israélien – soit par un Etat laïc pour toutes et tous avec des droits égaux pour tous, sans distinction de religions ou d’origines. 

Nous devons faire pression pour que cela soit la position tenue par nos gouvernements et que cesse le soutien aveugle à un Etat colon et sanguinaire. 


Rob Grams


abonnement palestine israel