À l’usine agro-alimentaire Neuhauser, située en Moselle, bastion ouvrier, Christian, délégué CGT et figure locale ayant participé à tous les combats sociaux des dernières années, est accusé par sa direction de “harcèlement moral” et menacé de licenciement.
Ses collègues se sont mis en grève une heure par jour contre ce qu’ils considèrent comme une répression syndicale, mais aussi pour leurs salaires.
Le PDG est Thierry Blandinières. Son groupe, InVivo, union de coopératives agricoles, compte 14 500 salariés, réalise 12,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans 35 pays et contrôle 40% des exportations de céréales françaises. Il convoitait récemment le groupe Casino, finalement emporté par Daniel Kretinsky, dont nous faisons le portrait dans notre dernier numéro papier.
Révolution Permanente a dressé un portrait très complet d’InVivo, ce géant de l’agro-alimentaire pratiquant le “greenwashing” (se parer de fausses vertus écologistes pour des raisons d’image de marque), mais qui s’acharne en réalité contres les syndicats et les écologistes. Il est à lire ici.
Nous avons discuté avec Christian de la répression, mais aussi des combats menés, de ce qu’ils ont réussi à obtenir. Propos recueillis par Rob Grams
Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu’est InVivo et la situation actuellement dans votre usine ?
Je suis délégué syndical de l’usine Neuhauser qui appartient au groupe InVivo.
InVivo, le nom n’est pas connu, mais il faut se dire que c’est un géant de l’agro-alimentaire et de l’agro-business. Personne ne connaît le nom, mais c’est Jardiland, c’est Gamm Vert… Par exemple, dans la boulangerie industrielle dans laquelle je travaille, on produit tous les pains et croissants de Lidl de toute l’Europe. Les trois quarts des ports céréaliers appartiennent à mon patron. On le retrouve sur plein de projets de méga bassines. Il est connu pour vendre des pesticides aux agriculteurs. D’ailleurs GreenPeace l’avait dénoncé et avait gagné au tribunal face à lui car ils disaient que c’était un “empoisonneur d’agriculteurs”. Là, il y a un article de Challenges qui le présente comme l“homme le plus puissant de l’agriculture française”. C’est quelqu’un qui pèse et porte une responsabilité dans la crise agricole qu’il y a en ce moment. Il se vend comme une coopérative, mais il utilise des méthodes anti-syndicales et anti-écolos depuis le début. Il veut être l’ “Amazon” de l’agriculture. Moi j’ai travaillé à Amazon, je sais ce que c’est d’y travailler, déjà qu’on galère, on n’a pas envie de galérer comme les collègues d’Amazon…parce que que ce soit au niveau social ou environnemental, on sait que ce n’est vraiment pas le meilleur exemple. Il parle aussi de la “troisième révolution de l’agriculture”, mais on voit surtout que ça consiste à écouler ses pesticides le plus longtemps possible en appelant ça des “pesticides verts”. Les “pesticides verts” on sait très bien que ça n’existe pas…
Et donc ce qui se passe à l’usine, c’est que nous sommes en grève depuis 3 semaines. La CGT avait prévenu la direction que si nous n’avions pas d’augmentations nous nous mettrions en grève.
Le 7 février, je vais à l’usine, en pleines négociations annuelles obligatoires sur les salaires, pour prendre mon poste et là, la direction m’attend avec un huissier de justice et me donne une mise à pied conservatoire me disant que je n’ai plus le droit d’être sur le site et que je dois partir. Conservatoire, ça veut dire en attendant qu’il y ait une enquête impartiale qui soit menée. J’apprends que je suis accusé d’“harcèlement moral” envers ma direction. Je leur explique qu’ils ne peuvent pas m’interdire de venir sur site en tant que délégué syndical. Eux me répondent qu’ils le peuvent afin de préserver la santé “des travailleurs” de la direction (normalement ils disent toujours “collaborateurs”).
Officiellement je suis la seule personne habilitée à pouvoir mobiliser les gens et ils m’interdisent de venir, ce qui est un gros problème.
Vous êtes accusé d’ “harcèlement moral” envers votre direction ?
Oui. Les faits qui me sont reprochés, c’est de faire mon travail. Je suis délégué syndical et ma mission est justement d’aller voir ma direction à répétition pour demander des augmentations de salaires et alerter sur les conditions de travail. C’est mon rôle, j’ai été élu par mes collègues pour ça. Et je n’ai pas été élu à 10%, nous avons été élus à 74% aux dernières élections. Nous avions fait 73% à celle d’avant. Sur huit ans, cela montre que nous avons fait du bon boulot, sinon les collègues nous auraient déjà virés. C’est ça que la direction veut casser. On a obtenu les 32 heures payées 35. Pendant le Covid, on a réussi à mettre en place notre propre protocole sanitaire alors que la direction refusait de nous fournir en masques. Toujours pendant le covid, notre patron voulait jeter des produits propres à la consommation et qui s’appellent les “contrats-date” et que normalement on vend à des destockeurs. On a réquisitionné plus de 700 palettes, ce qui représente des centaines de milliers de produits qu’on a redistribué aux associations. On est connu pour ça en Moselle, pour notre combativité. Autre exemple : ils ont fermé une usine en face de la nôtre, on a réussi à batailler pour la rouvrir. Ce sont nos faits d’armes et c’est ça qu’ils attaquent.
Pour revenir à l’accusation, ils ont refusé de saisir la référente harcèlement du site qui est la personne normalement habilitée et mandatée par le CSE pour les cas de harcèlement. Ils ont pris quelqu’un de la direction, d’un autre site en plus. C’était déjà un problème.
Ils font une enquête soi-disant impartiale et on se rend compte qu’avant même que je sois convoqué à un entretien, mon DRH, Sébastien Graff, sur Twitter, commence déjà à faire des tweets en disant que je suis un harceleur. Il y a une vidéo de François Ruffin qui m’apporte son soutien parce qu’on prévoyait de faire un rassemblement, et lui réagit en disant que le parti de François Ruffin a l’habitude de soutenir les harceleurs. Dans un autre tweet, il propose même de me payer 3 ans de salaire pour que j’aille travailler à la France Insoumise et que je quitte l’usine… Bref, il me salit et va loin, alors que normalement il n’est pas censé être au courant de l’enquête et de ce qu’il y a dedans, car c’est supposé être confidentiel.
Finalement l’enquête est menée, on a le rendu qui confirme notre version : il n’y a pas de faits de harcèlement. On est allé au tribunal pour contester l’interdiction d’aller sur site. Le tribunal nous dit la même chose : c’est interdit de m’interdire l’accès, il n’y a aucun fait de harcèlement car la direction a été incapable de démontrer les faits, donc l’accès m’est autorisé.
Vous pouvez maintenant rentrer de nouveau sur le site ?
Oui, mais je suis toujours suspendu et pas payé. J’ai eu mon entretien disciplinaire où ils demandent maintenant mon licenciement. Le CSE a refusé mon licenciement mais c’est l’inspection du travail qui tranche.
Depuis le 7 février, il y a des huissiers qui sont postés 24 heures sur 24 à l’usine pour surveiller mes moindres faits et gestes. Le local syndical est le seul endroit de toute l’usine où j’ai le droit de zoner sans huissier de justice. Partout où je vais ils me suivent, littéralement, ils sont à un mètre de moi. Quand je parle avec les collègues, ils écoutent ce que je dis. Quand je suis en réunion, il y a une fenêtre dans la salle de réunion, ils regardent à travers et notent. Même quand je vais aux toilettes, ils viennent avec moi, pour vous dire un peu le truc. Ils sont partout. Je suis en salle de pause, ils sont en salle de pause. Je joue au babyfoot avec les collègues ils sont là. Des fois on rigole on leur dit “viens compter les points, là il a mis une gamelle, est-ce qu’il a mis le but ou pas ? Viens constater qu’au moins tu serves à quelque chose”. Il y a une ambiance policière. Les collègues ironisent un peu. Ils ont mis une photo de ma tête à la fenêtre du local syndical pour que les huissiers ne puissent pas savoir si je suis là ou pas. J’ai vu une dizaine de huissiers depuis le début qui ne font que zoner dans l’usine. On a estimé ça à environ 200 000 euros, sur mon site ça représente 600 euros par salarié, on a fait les calculs. Ils auraient pu nous donner une prime à la place. Il y avait aussi 4 vigiles en permanence, ça ils ont arrêté depuis la semaine dernière.
Après on est une équipe, donc les camarades peuvent militer, même les syndiqués. Presqu’un salarié sur trois est syndiqué à la CGT dans l’usine. Mais justement, mon cas peut servir à faire un exemple. Et surtout ça entrave mon mandat car certains collègues veulent me confier des choses confidentielles, qui ne regardent qu’eux, un problème financier, personnel… C’est l’esprit de camaraderie qui est présent à l’usine, mais là les collègues n’osent plus. On est obligés de se voir en dehors de l’usine. Ça a un impact horrible.
Vous êtes accompagné par l’avocate Elsa Marcel (que nous avions interviewée) c’est bien ça ?
Oui, elle m’accompagne sur tout le volet juridique.
Au niveau du site, ce sont les collègues qui m’ont accompagné. Pour l’entretien on avait fait un gros rassemblement de plus de 200 personnes devant le siège.
La grève a été très suivie, même si elle commence un peu à diminuer.
Revenons un peu en arrière. Votre équipe de la CGT a été de tous les grands mouvements sociaux des dernières années. Vous vous êtes notamment liés aux Gilets Jaunes. À l’échelle nationale cette jonction syndicats-gilets jaunes a été complexe. Est-ce que vous pouvez nous raconter comme ça c’est passé ?
On a été un petit peu précurseurs. À l’époque j’étais secrétaire de l’union locale CGT de Saint-Avold, et on avait un des ronds points gilets jaunes les plus connus de France dont ils avaient parlé à la télé. Ce n’est pas rien de faire écho à l’échelle nationale pour une ville de 15 000 habitants.
Une semaine avant que ne commence le mouvement des gilets jaunes (le 17 novembre 2018), ils avaient annoncé un plan social. On va à l’usine et en fait tout le monde parle du mouvement, donc on s’est dit avec le syndicat qu’il fallait faire une jonction. Dès le premier rond point, on a appelé tout le monde à venir et c’est un des rares ronds-points où on a vu des gilets rouges. On ne va pas se mentir, ça a été compliqué au début mais on a discuté. Neuhauser c’est une grosse entreprise qui fait vivre un peu la ville juste au-dessus de Saint-Avold, que tout le monde connaît, où tout le monde a travaillé, tout le monde a au moins fait des jobs d’été chez nous. C’est quelque chose qui a touché la population et les gilets jaunes. On y allait tous les jours, on discutait avec eux.
Les gilets jaunes ont mis en place des blocages des camions quand nous étions en grève.
Le troisième samedi, le 1er décembre 2018, on est descendu sur le rond-point, on était une cinquantaine de l’usine. On avait ramené des productions de brioches, en grandes quantités, et on faisait aussi signer une pétition.
Mais il y a eu un affrontement ce jour-là… C’est aussi pour ça que le rond-point de Saint-Avold est connu. La police était venue nous gazer et les gilets jaunes avaient répondu pour garder le rond-point, elle a été repoussée. C’est resté historique. On rigolait et on se disait que c’était “la Commune de Saint-Avold”, il commençait à y avoir des barricades qui s’installaient sur la route. Pendant 6 heures il y avait un hélicoptère de police au-dessus de nous. On se disait que s’il y avait ça à Saint-Avold il devait y avoir ça dans toute la France, on y croyait vraiment. Puis on a regardé et on s’est rendus compte qu’il y avait surtout Paris, Bordeaux, Toulouse et… Saint-Avold. Du coup on s’est dit que c’était peut être pas la révolution mais on était contents. Au moins on a participé.
Depuis il y a toujours eu un lien. En février 2019, on a organisé une manifestation CGT-Gilets Jaunes. C’était fou de voir ça. Pour les Gilets jaunes, j’étais un gilet jaune, pour les cégétistes j’étais un cégétiste, et beaucoup de collègues étaient comme moi : avec le gilet rouge à l’usine et le gilet jaune sur le rond-point. Pour nous c’était normal. Encore aujourd’hui j’ai des liens avec les derniers gilets jaunes qui restent. C’était un peu la famille. À chaque rassemblement qu’on faisait ils étaient là, à chaque truc qu’ils faisaient nous on était là.
Vous avez réussi à arracher la semaine de 32 heures payées 35 heures. Vous pouvez nous raconter ce combat ? Comment a t’elle été mise en place ? Est-ce que vous avez ressenti une amélioration de vos conditions de travail et de vie suite à cela ?
Oui. Il faut toutefois préciser que ce ne sont pas les 32 heures que la CGT revendique, c’est-à-dire la semaine à 4 jours. Nous on est dans l’agro-alimentaire, on tourne 7 jours du 7, du lundi au dimanche, donc on fait deux postes le matin, deux postes l’après-midi et deux postes la nuit et après on a 4 jours de repos. Avant on travaillait à 37,5 heures, on était en 4×8 parce qu’on travaillait le samedi-dimanche.
Quand il y a eu la fermeture d’une usine, on a bataillé en disant qu’on était contre celle ci et un des projets qu’on proposait c’était la préretraite à 57 ans, et surtout les 32 heures, ce qui a diminué le temps de travail des collègues tout en augmentant le nombre de postes. C’est ce qui a permis d’éviter des licenciements.
C’est une moyenne par mois : avant on faisait 22 postes par mois, maintenant nous n’en faisons plus que 18. On gagne 4 jours de travail par mois, sur une moyenne de cycles. On ne fait plus que 32 heures en moyenne et notre patron ne les récupère pas. Au même moment, on a réussi à faire passer des augmentations de salaires, de près de 10%, ce qui est énorme.
Personne ne veut l’enlever. Une des craintes des collègues c’est que cette attaque contre des représentants CGT se traduise ensuite contre des attaques contre nos acquis. D’où la grève chez nous : quand bien même je suis une figure de proue, ça va bien plus loin que moi, c’est tous les travailleurs qu’ils attaquent. On le voit : à peine je suis suspendu, ils essayent de rogner sur les pauses. Ils disent que mes collègues prennent trop de pauses et qu’il faut les diminuer, ce qui est bien révélateur de l’état d’esprit.
Il y a en ce moment une grève d’une heure par jour pour les salaires et contre la répression syndicale. C’est un modèle de grève qu’on n’entend pas tout le temps. Vous pouvez nous raconter ?
À la base on devait partir en grève pour les salaires. Avec l’inflation, on avait de moins en moins d’argent. Notre syndicalisme c’est de se dire : il faut que ça vienne des travailleurs. C’est dans les discussions qu’on a pu avoir avec les collègues qu’on a compris que pour permettre que tout le monde puisse faire grève malgré les problèmes d’argent, une des techniques qu’on a mise en place c’est de partir avec un minimum d’une heure de grève par poste de travail, comme ça c’est déjà plus facile financièrement.
On est dans l’alimentaire, pas dans la métallurgie. Ce ne sont pas des voitures que l’on fait, on l’on pourrait arrêter la ligne et revenir après sans que la voiture ait bougé. Si on fait du pain, il y a cinq heures de production. On fait 8 000 à 10 000 pièces par heure. Les croissants c’est 50 000 croissants à l’heure, dans une seule usine. Ce sont des machines qui les font, avec des énormes lignes de production qui font des centaines de mètres, qui produisent et remballent tout automatiquement. Nous on est des contrôleurs, on surveille. Le fait qu’on arrête une heure fait qu’ils sont obligés d’arrêter la production 5 heures avant car sinon ils seront obligés de jeter, car si ça reste dans le four, ça brûle, si ça reste dans l’étuve, ça gonfle etc. Ça permet de paralyser la production beaucoup plus longtemps, entre 5 et 6 heures pour une heure de grève, c’est l’avantage.
Après on ne va pas se mentir, il y a aussi des inconvénients et des travers : comme il n’y a pas de piquet, il y a moins de discussions, moins d’assemblées générales… Mais c’est une technique qui permet à tout le monde de faire grève, même s’ils n’ont pas les moyens.
Il y aura un rassemblement le 1er mars devant les locaux du groupe, vous pouvez nous en dire plus ?
Le premier objectif c’est de dénoncer les attaques contre les syndicats. Depuis 2021, c’est mon troisième entretien disciplinaire. La première c’était pour des vidéos Tiktok, la deuxième c’était pour des tweets. Que des actions syndicales à chaque fois. Là maintenant ils me disent harcèlement envers la direction, mais en lien avec mon mandat, mon travail n’est jamais visé.
Ensuite c’est de faire connaître ce qu’il se passe. Personne ne connaît InVivo alors que c’est ultra-influent dans l’agro-business. Thierry Blandinières mais surtout Sebastien Graff leurs ennemis principaux ce sont la France Insoumise et Sophie Binet. Le deuxième passe vraiment son temps à tweeter contre ces personnes-là. Quand Marine Tondelier, Sandrine Rousseau ou Les Soulèvements de la Terre prennent une position, mon DRH retweete en disant que c’est n’importe quoi etc. Ce n’est pas anodin. C’est parce qu’il a des intérêts dans les méga bassines. C’est parce qu’InVivo et Soufflet ce sont la même chose, c’est une filiale. InVivo a racheté Soufflet, qui appartenait à Neuhauser. Toutes les productions qui sont faites là où il y a les mégabassines qui sont en train de se faire vont au port fluvial céréalier de la Rochelle, qui appartient à mon patron. Ils ont des intérêts économiques dans ces projets de mégabassine.
Malgré tout ça, ça faisait depuis 2014 qu’il n’y avait pas eu un article contre InVivo. Et maintenant Libération, Basta Mag, vous, de plus en plus de médias, commencent à s’y intéresser. Il y a eu le Salon de l’agriculture et une crise de l’agriculture et on commence à faire les liens. On parle beaucoup de la grande distribution mais pas beaucoup de l’agro-alimentaire et du rôle des entreprises de l’agro-business.
On veut donc rappeler les méthodes antisyndicales et anti-écolos du groupe.
On envoie une délégation d’une vingtaine de camarades à Paris devant le siège pour dénoncer et faire un premier rassemblement. On sera en grève toute la journée à l’usine. Une petite délégation de Reims et d’autres camarades de la CGT InVivo viennent aussi.
Vous liez méthodes syndicalisme et écologie.
Ça va bien ensemble. On a un intérêt en commun, il faut arrêter d’opposer la fin du mois et la fin du monde, c’est lié, on a tout intérêt à mener des batailles ensemble. En tant que travailleurs on doit être en capacité de proposer un programme hégémonique. C’est important de montrer qu’on est capable de faire front uni.
Moi par exemple ça ne me réjouit pas quand j’apprends que mes patrons, c’est en partie à cause d’eux, qu’on jette encore du glyphosate alors que j’ai des champs juste à côté de chez moi…
Comment peut-on aider ?
Plusieurs choses.
On va sûrement faire une campagne de boycott contre les produits de l’usine (pains et croissants Lidl par exemple). Il y a des comités de soutien qui sont en train de se monter à Saint-Avold, à Metz, peut-être à Paris. Si des gens veulent s’investir et donner un coup de main, ils peuvent faire des comités de soutien.
Ensuite il y a la caisse de grève que vous pouvez soutenir. Le lien est disponible ici.
Enfin il faut partager tous ces articles qui sortent qui parlent du rôle d’InVivo, faire connaître ces attaques antisyndicales. Ce que je subis ce n’est pas juste moi. Depuis la réforme des retraites, plus de 1000 cégétistes ont été inquiétés soit par la police, soit par leurs patrons. J’étais au Média TV avec Nicolas Pereira, qui est secrétaire d’union locale comme moi mais à Roissy, qui vient de se faire licencier par TransDev. Des syndicalistes combatifs, il y en a plein qui se font virer en ce moment. Il y a une énorme répression qui est en train de se faire, une attaque nationale : Sophie Binet disait que c’est une attaque anti-syndicale qu’on n’a pas vu depuis la seconde guerre mondiale. Il faut donc qu’on ait une réponse nationale d’envergure. Ce n’est pas anodin : on est en inflation, le gouvernement prépare des attaques à l’automne et veut nous manger avec une nouvelle loi travail, renier nos acquis sociaux. Il va falloir dès maintenant batailler sinon on va être cuits à l’automne.
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