logo_frustration
U

On l’a dit dans notre article bilan de la lutte contre la réforme des retraites à partir des réflexions de Juan Chingo : la pensée stratégique est de plus en plus absente au sein du camp anticapitaliste. C’est comme si, après trente ans de néolibéralisme, la mémoire des luttes avait été effacée. La stratégie consistant à transiter du capitalisme vers autre chose – ou à minima à initier un rapport de force très fort avec le capital –  via l’élection d’un gouvernement progressiste est archi dominante dans la gauche française, européenne, et plus largement. C’est la stratégie de l’Union Populaire de Mélenchon : l’UP. Mais l’UP a désigné autre chose dans le passé : l’Unité Populaire de Salvador Allende au Chili. Cela n’est probablement pas un hasard. Pourtant, Salvador Allende, élu président le 4 septembre 1970, a fini par se suicider dans le palais présidentiel, encerclé de fascistes faisant un coup d’Etat, largement aidés par la CIA. Il y a donc de sacrées leçons à tirer de cet échec, histoire de ne pas les répéter. Le livre de Franck Gaudichaud, historien spécialiste du Chili, Découvrir la révolution chilienne (1970-1973) peut aider à le faire en analysant cet épisode mal connu en France.

Le programme de l’Unité Populaire (UP) et de Salvador Allende

La victoire de Salvador Allende fût rendue possible par le programme audacieux de l’Unité Populaire (union de la gauche entre le Parti Communiste, le Parti Socialiste, l’extrême gauche révolutionnaire et la gauche chrétienne) qui répondait aux aspirations des travailleuses et travailleurs chiliens. Franck Gaudichaud résume ses objectifs ainsi : “favoriser un développement économique soutenu, une politique audacieuse de redistribution des richesses et d’augmentation des salaires, l’approfondissement de la réforme agraire et le contrôle des principales ressources nationales. L’expropriation du cuivre aux mains du capital étranger, la nationalisation de plusieurs dizaines de grandes entreprises monopolistiques et des principales banques (..) bien que le secteur privé reste largement majoritaire.” Au niveau de l’économie c’est donc la planification étatique qui doit devenir centrale, sans qu’il ne s’agisse d’une sortie complète de l’économie de marché puisque “la majorité des dizaines de milliers d’entreprises du pays resteront très largement au sein du secteur privé”. Si les entreprises ne deviennent pas la propriété des salariés, ceux-ci sont invités à “co-administrer les entreprises du secteur public”. 

Plus précisément au niveau de l’agriculture, la grande propriété foncière est attaquée par la politique d’Allende, et par son ministre de l’agriculture, l’agronome chrétien Jacques Choncol. Comme le note Franck Gaudichaud “en 34 mois, presque 4500 grandes propriétés et 6,6 millions d’hectares sont expropriés. L’oligarchie foncière qui a dominé le pays depuis 400 ans est mortellement blessée.” Des conseils communaux paysans sont créés à différentes échelles afin de procéder à “une authentique démocratisation du secteur agraire”. 

En 34 mois, presque 4500 grandes propriétés et 6,6 millions d’hectares sont expropriés. L’oligarchie foncière qui a dominé le pays depuis 400 ans est mortellement blessée.

Franck gaudichaud, découvrir la révolution chilienne (1970-1973) (2023)

Le programme prévoit également l’instauration d’une chambre unique – une proposition qui revient souvent dans les revendications de gauche radicale comme nous l’avons vu avec celle de Juan Chingo. L’objectif est de se défaire à la fois du “présidentialisme dictatorial” et du “parlementarisme corrompu” (pour reprendre les termes du programme).  

L’élection de Salvador Allende ne calme pas la combativité du monde du travail dont elle est en réalité la conséquence, si bien que “les grèves, les occupations de terres ou d’usines se multiplient.” C’est un des cas où le fameux “si la gauche est élue il faudra continuer de faire pression” s’est réellement pratiqué : la rue et les travailleuses et travailleurs ont continué d’exercer une forte pression sur le gouvernement pour que celui-ci tienne ses promesses et aille plus loin. 

C’est ainsi que Allende et l’Unité Populaire ont pu s’interroger sur l’opportunité de la mise en place d’un référendum pour une nouvelle constitution qui intégrerait la socialisation d’une partie des moyens de production et la mise en place d’une chambre unique. Mais Allende était hésitant et le PC s’y est opposé. Pendant toute la durée du mandat d’Allende, le Parti Communiste aura eu un rôle conservateur, encore plus que le Parti Socialiste (ça vous rappelle quelque chose ?). 

Sur le plan culturel, l’ambiance est également révolutionnaire : les artistes donnent “une dimension épique et symbolique à leur lutte et aux campagnes électorales”. “Un des artistes les plus populaires est Victor Jara. (…) ses chansons étrillent la bourgeoisie chilienne”. On trouve aussi Angel Parra qui compose une musique intitulée Unité Populaire ou Inti-Illimani qui met en musique le programme d’Allende. Ces chansons sont distribuées par un label appartenant aux Jeunesses Communistes.
Au-delà de la musique, on voit aussi émerger un nouveau théâtre populaire et ouvrier ainsi qu’ “un nouveau langage cinématographique”. 

Réforme ou Révolution ? 

Le débat “réforme versus révolution” est le plus souvent en France un débat abstrait, sans réel objet, pour étudiants gauchistes. Dans le contexte du Chili, où la transition démocratique vers le socialisme s’est conclue par la mise en place d’une dictature militaire (1973-1989), celui-ci a pris une importance absolument fondamentale et vitale. 

Salvador Allende, socialiste et franc-maçon, cofondateur du Parti Socialiste, admirateur de Fidel Castro et se revendiquant du marxisme, défendait “fermement la possibilité de construire une révolution de manière légale et non-violente”. En France c’est le pari de Mélenchon et de sa constituante qui déboucherait vers une VIe République.
Cette voie non-armée était aussi défendue par l’URSS et donc par les communistes chiliens. 

allende president du chili

Salvador Allende (1908-1973) – Biblioteca del Congreso Nacional de Chile (CC BY-SA 3.0 CL via Wikimedia Commons)

Pour que cela soit possible “le pari était que l’Etat soit suffisamment flexible (…) que les forces armées respectent les résultats du suffrage universel.

Face à la progression des tentatives de déstabilisation, Franck Gaudichaud explique que “la coalition de gauche se divise rapidement entre un pôle modéré (…) mené par les communistes et Allende, et un pôle rupturiste, conduit par un secteur du PS, les chrétiens révolutionnaires, qui appellent à « avancer sans transiger ».”. Ce pôle rupturiste, qui est prêt à “l’affrontement révolutionnaire” alerte sur le coup d’Etat à venir et “les impasses du légalisme”, réclame une Assemblée constituante et “l’accélération des expropriations des moyens de production et de distribution pour les mettre au service de la population”.
Ce pôle rupturiste agît d’ailleurs réellement comme à la campagne où des occupations sauvages de terres ont lieu. Le Mouvement des Paysans Révolutionnaires (MCR, bras paysan du MIR) pratique par exemple “les corridos de cercos”, des “déplacements sauvages des barrières et barbelés (…) afin de récupérer les terres historiquement usurpées au peuple originaire Mapuche”.  

Le pari était que l’Etat soit suffisamment flexible (…) que les forces armées respectent les résultats du suffrage universel.

Franck gaudichaud, découvrir la révolution chilienne (1970-1973) (2023)

Le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) fait également partie de ce pôle rupturiste. Ce mouvement passé dans la clandestinité avant l’élection d’Allende (qui amnistie ses dirigeants au début de son mandat) pratiquait l’action directe et s’était fait connaître par des expropriations de banques et d’armureries, et par son “implantation auprès des paysans pauvres ainsi que dans le prolétariat urbain précarisé”. Alors qu’il déclarait “Non aux élections, la lutte armée est le seul chemin”, il appréhende positivement l’élection de l’Unité Populaire qu’il voit comme “une énorme avancée dans la conscience des travailleurs” et un coup porté “aux noyaux vitaux du système capitaliste, tels que les entreprises étrangères, l’industrie monopolistique, le capital financier” tout en considérant que “la stratégie de la lutte armée” comme encore “tout à fait d’actualité” et insiste sur les armes utilisées par les capitalistes et les impérialistes à l’encontre de la majorité nouvellement élue : organisation d’un “chaos économique et financier”, “bourrage des urnes dans les bureaux de vote”, “attentats contre le candidat vainqueur”, encouragement des “secteurs les plus réactionnaires de l’armée à entreprendre un coup d’Etat ou à promouvoir une intervention étrangère”.
Selon le MIR il est inévitable de rejeter une voie pacifique “puisque la bourgeoisie elle-même est celle qui résistera, y compris par la dictature totalitaire et la guerre civile”. Dans le cas du Chili, l’histoire lui a malheureusement donné raison… Jusqu’au bout, Allende aura tenté de “canaliser la crise”, de “réinstitutionnaliser le conflit”, de “contrôler sa base” et de “donner des signes d’apaisement à la bourgeoisie contre l’avis de son aile gauche”. Si l’histoire ne se répète jamais à l’identique et qu’il faut chaque fois analyser la réalité des rapports de force et les nouvelles données du contexte historique et social, il faut aussi tirer les leçons des échecs du passé.  

Les cathos gauchos

En France nos catholiques bourgeois de droite sont obsédés par emmerder les homosexuels, les migrants, les musulmans, manifester pour l’école privée (pendant, d’ailleurs, que le Pape appelle au cessez-le-feu à Gaza, alerte sur le réchauffement climatique et reçoit des personnes transgenres au Vatican…). Au Chili, une partie des chrétiens se battait, elle, pour la construction du socialisme. 

Pour permettre cette alliance étonnante entre christianisme et extrême gauche il faut revenir à l’élection du pape Jean XXIII qui “ouvre la porte à une rénovation notable de l’Eglise” et au Concile Vatican II (1962-1965) qui se traduit par d’importantes transformations, y compris sur les questions sociales.
C’est dans ce contexte qu’émerge en Amérique du sud, la “théologie de la libération” qui considère qu’il “convient d’aider le peuple à se libérer lui-même de la pauvreté”. C’est ainsi qu’”en 1968 (…) la conférence de Medellin du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) condamne le « capitalisme libéral » appelle à la constitution de communautés chrétiennes de base et à une transformation sociale radicale du continent.

Franck Gaudichaud revient sur le rôle de ces chrétiens de gauche au Chili qui voyaient dans l’histoire chrétienne “une aspiration au socialisme”, sans pour autant revendiquer le “monopole des chrétiens en général” et sans vouloir institutionnaliser le christianisme ou fonder un “Etat chrétien”.
Il faut dire qu’en 1970, le Chili est, comme le rappelle l’auteur, “profondément catholique, et une grande partie de la population est pratiquante”.
C’est ainsi que sont fondés les Chrétiens pour le socialisme (CPS). 80 prêtres se réunissent régulièrement pour “discuter exploitation, lutte des classes et construction du socialisme”. Ils déclarent que “le christianisme ne peut jamais être un obstacle pour que les pauvres sortent de leur situation de misère”, rencontrent Fidel Castro… Leur relation avec la hiérarchie ecclésiale est évidemment “très tendue”.  

L’impérialisme américain : les coups tordus de la CIA et d’Henry Kissinger

Dès les élections présidentielles, les Etats-Unis vont faire preuve d’une grande inquiétude face à la possible arrivée de la gauche au pouvoir. En effet, comme le rappelle Franck Gaudichaud, le Chili est à ce moment-là le “pays du capitalisme minier par excellence” qui “possède d’immenses richesses naturelles, dont la plus grande réserve mondiale de cuivre, majoritairement aux mains de capitalistes états-uniens”. C’est pourquoi “dès 1969, la CIA et l’ambassade des Etats-Unis conspirent activement pour freiner en plein vol l’ascension politique d’Allende, y compris par la force.” En effet “la gauche défend une forte orientation à la fois « patriotique » et internationaliste, latino-américaniste, non alignée et tiers-mondiste, et le droit à établir des liens d’amitié avec les pays du bloc socialiste et Cuba.”

Quatre jours après l’élection, les Etats-Unis réfléchissent déjà à la possibilité d’un coup d’Etat tout en faisant preuve d’un optimisme modéré quant aux chances de réussites en raison de “l’histoire apolitique de l’armée au Chili et de la présence de partisans d’Allende dans divers secteurs militaires.” Henry Kissinger, conseiller du président américain Nixon, décédé le 27 novembre 2023 et à qui toute la bourgeoisie macroniste s’est empressée de rendre servilement hommage, alerte la Maison Blanche “sur les dangers de « l’effet de modèle » que pourrait avoir le Chili, non seulement dans le sous-continent latino-américain (…) mais aussi en inspirant à son tour d’autres régions du monde, à commencer par l’Italie, où le PC a également des prétentions à arriver au pouvoir par la voie légale.”  On touche un point essentiel : on nous oppose souvent “ok mais votre modèle utopique où a t’il marché ?” en omettant que chaque fois qu’un modèle aurait pu aboutir toute la puissance impérialiste et capitaliste s’est dressée contre celui-ci. 

Dès 1969, la CIA et l’ambassade des Etats-Unis conspirent activement pour freiner en plein vol l’ascension politique d’Allende, y compris par la force.

Franck gaudichaud, découvrir la révolution chilienne (1970-1973) (2023)

La CIA se lance alors dans une intense “bataille psychologique et médiatique”.
Comme l’explique Franck Gaudichaud “le journal El Mercurio reçoit plus de 2 millions de dollars afin de « discréditer l’Unité populaire » (…) plusieurs autres médias sont financés”. Un petit peu comme aujourd’hui où les milliardaires, notamment étrangers, financent à coups de millions d’euros des journaux dont l’obsession est de taper sur Mélenchon et les mouvements sociaux (d’où l’importance d’auto-financer nos propres médias comme Frustration Magazine)

En 1971, Allende nationalise le cuivre, mesure ardemment combattue par les Etats-Unis.  Le président chilien s’affirme alors “comme un leader international des pays non-alignés, défend le droit des pays colonisés à l’émancipation par tous les moyens et dénonce âprement l’impérialisme et le système financier mondial.” Dans ce cadre, il livre un discours resté célèbre en décembre 1972 à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il y explique que le Chili est “un pays dont l’économie sous-développée a été soumise, et même aliénée, à des entreprises capitalistes étrangères”. Il y expose sa doctrine et sa politique de nationalisation intégrale des cinq principales mines, en quoi celle-ci est respectueuse du droit international. Comme le note l’auteur “la démonstration implacable irrite en haut lieu à Washington car cette doctrine pourrait donner des idées à d’autres pays.” Connaissant parfaitement les manœuvres tordues de la CIA, il dénonce ce “Vietnam silencieux” que constitue le “blocus financier et économique des multinationales et de la Maison Blanche”. Il prend directement à partie la multinationale américaine ITT (International Telegraph & Telephone Company) : « J’accuse devant la conscience du monde qu’ITT prétend provoquer une guerre civile dans ma patrie ». En mars 1972, un journaliste du New York Times avait en effet dévoilé qu’ITT, en étroite collaboration avec la CIA, cherchait à “plonger le Chili dans un véritable chaos économique”, finançait l’opposition de droite et des militaires putschistes. 

Allende est notamment inspiré de la “théorie de la dépendance”, portée, comme l’explique l’historien, “par des intellectuels comme Enzo Faletto, André Gunder Frank ou Ruy Mauro Marin” et qui énonce que “le tiers monde doit rompre avec la dépendance à l’extraction et à l’exportation des matières premières, pillées par les principaux centres impérialistes.” C’est en ce sens qu’il faut comprendre le fait qu’Allende se félicite de la progression du “bloc socialiste” et de la République Populaire de Chine (sans pour autant s’aligner sur ceux-ci), sa dénonciation de la dette des pays pauvres et son souhait d’un nouveau système monétaire international indépendant du dollar. 

Pinochet : l’horreur du fascisme néolibéral

Dès Salvador Allende élu, l’extrême droite va activement se mobiliser pour défendre la bourgeoisie et les capitalistes, multipliant les attendants.
Le grand patronat, de son côté, se lance dans “une tactique de boycott de l’économie qui fait des ravages”. 

Alors que jusqu’au bout, le gouvernement aura pensé pouvoir éviter la guerre civile, “le matin du 11 septembre 1973, avec l’appui explicite de l’administration Nixon, un quarteron d’officiers se soulève. Parmi eux, Augusto Pinochet nommé quelques semaines auparavant chef des armées par Allende” et qui devient le nouveau dictateur sanguinaire du Chili. 

pinochet dictateur du chili

 Augusto Pinochet et Henry Kissinger en 1976 – De Ministerio de Relaciones Exteriores de Chile. – Archivo General Histórico del Ministerio de Relaciones Exteriores (CC BY 2.0 cl)

Allende préfère alors se suicider que se rendre. Toute son orientation stratégique reposant sur “la tradition de stabilité institutionnelle du pays et le professionnalisme (…) de ses forces armées” s’avère un échec.

Le bilan du nouveau régime est terrible. Comme le rappelle Franck Gaudichaud, celui-ci “ferme le parlement, interdit les partis, réprime les syndicats, proclame l’État de siège, pratique la censure. Contre « le cancer marxiste » (…) le terrorisme d’Etat s’abat sur le pays. (…) Les forces armées et la police politique torturent des dizaines de milliers de personnes, en assassinent plus de 3 200. (…) Des centaines de milliers de personnes sont contraintes à l’exil.”. Parmi les exécutions restées dans les mémoires, celle de Victor Jara le 16 septembre 1973, horriblement torturé, en public, puis criblé de balles alors qu’il est détenu au stade Chili. 

victor jara chanteur du chili

La tombe de Víctor Jara au cimetière de Santiago

L’Unité Populaire, son président Salvador Allende et son programme ambitieux auront constitué un immense espoir pour le peuple chilien. Cette expérience qui s’est tragiquement conclue par l’arrivée au pouvoir du fasciste néolibéral Pinochet incarne l’échec de cette “révolution” par les urnes et offre des leçons cruciales. La stratégie de transition du capitalisme par le biais d’un gouvernement progressiste, bien que porteuse d’espoir, s’est heurtée à une opposition féroce, notamment orchestrée par l’impérialisme américain. Les divisions internes, les hésitations stratégiques et le conservatisme de certains acteurs, en particulier du Parti Communiste, ont affaibli la résistance face aux attaques extérieures.
Découvrir la révolution chilienne (1970-1973) de Franck Gaudichaud est donc un ouvrage de qualité pour se familiariser avec cette période dont nous avons beaucoup à apprendre.  

Franck Gaudichaud, Découvrir la révolution chilienne (1970-1973) (2023), coll. Les Propédeutiques, Editions Sociales, 184 pages, 10 euros


Rob Grams

Photo : Marche de travailleuses et travailleurs chiliens en soutien à la candidature d’Allende à’élection de 1964 – Par James N. Wallace — Prints and Photographs division de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis, numéro d’identification cph.3c34154.


chili

À LIRE ÉGALEMENT :