Extrait du sondage Ipsos pour l’Humanité, novembre 2020
On lit et on entend souvent, sur les réseaux sociaux comme ailleurs, que « Les Français » seraient des « moutons », qui s’entassent dans les hypermarchés et n’auraient aucun sens de la révolte. Nous serions majoritairement soumis à la pensée capitaliste et néolibérale, séduits par ses atouts supposés. En réalité, si l’on regarde les grands sondages sur la question depuis une décennie, rien n’est plus faux ! Les français sont au contraire de plus en plus anticapitalistes. C’est d’ailleurs pour cela que l’on n’en entend pas plus parler.
Le capitalisme ne séduit plus la majorité des habitants de la planète, selon la dernière étude d’un des plus grands cabinets de relations publiques du monde, Edelman : 56% des sondés de tout pays estiment que le capitalisme fait plus de mal que de bien.
Dans une étude publiée en décembre et portant sur des jeunes français de moins de 30 ans, l’institut de sondage Ipsos pour l’Humanité décrit un sentiment hostile à l’égard du capitalisme pour 60% d’entre eux. Encore plus réjouissant, 83% des jeunes Français, toujours selon Ipsos, estiment que la lutte des classes est une réalité. Et encore plus intéressant, 75% d’entre eux pensent que c’est aux salariés, aux travailleurs, de “décider des choix de leur entreprise”. Les jeunes français sont bel et bien anticapitalistes, puisque le principe premier de ce système est la division entre capital et travail.
L’écologie participe certainement de ce sentiment anticapitaliste montant, tout comme les injustices sociales grandissantes. Un sondage BVA pour Greenpeace France montrait, en juin dernier, qu’une écrasante majorité des Français jugent le capitalisme incompatible avec la préservation de l’environnement.
On parle souvent d’un âge d’or de la conscience de classe, dans les années 60-70, avec les barricades de mai 68 puis la campagne de Mitterand, mais c’est une illusion. Durant cette période, les Français adhéraient par exemple nettement moins que maintenant à l’idée d’une lutte des classes. Ils n’étaient que 44% à décrire la société en ces termes, contre plus de 60% depuis le début des années 2010.
Il est clair qu’il n’y a plus grand-chose à espérer du capitalisme, et que chaque crise montre que ce système ne survit que parce qu’il est sous perfusion du contribuable. Nos impôts financent les dividendes et les salaires des grands patrons. La fragilité du système et son coût est visible par tout le monde !
En 2021 donc, nous pourrons compter les uns sur les autres pour ne plus rêver des perspectives d’un système économique qui nous étouffe. Et nous pourrons donc penser à la société démocratique, écologique et prospère, pour toutes et tous, que nous voulons.
Sur notre site, vous trouverez quelques pistes de réflexion et d’action :
– Nos 7 grandes propositions pour changer la société
– Une proposition détaillée pour instaurer l’entreprise collective, ou comment rendre l’économie à celles et ceux qui bossent
– Un entretien sur la Sécurité sociale de l’alimentation, projet très fort pour donner le droit à tous de manger sainement